Un hélicoptère a tiré sur le bâtiment de la Cour Suprême du Venezuela ce mardi soir. L’attaque a été immédiatement qualifiée d’acte « terroriste » par le Président Maduro qui promet d’arrêter les commanditaires
Assiste-t-on aux prémices d’un coup d’Etat au Venezuela ? La Cour Suprême du Venezuela a en effet été attaquée par un hélicoptère du Corps des Investigations Scientifiques Pénales et Criminalistiques (CICPC). L’attaque s’est produite ce mardi soir et a immédiatement été qualifiée d’ « attaque terroriste » par Nicolas Maduro, président du pays.
D’après TeleSur, l’hélicoptère a survolé le quartier qui abrite les locaux du Ministère de la Communication et de l’Information. Au moment des faits, nous apprend TeleSur, un banquet avait lieu dans le ministère à l’occasion de la célébration de la Journée Nationale du Journaliste. Au moment de l’attaque, quelque 80 personnes se trouvaient dans les locaux du ministère.
« On a tiré sur le bâtiment de la Cour Suprême »
Selon ElUniversal, l’hélicoptère a survolé le bâtiment de la Cour Suprême et quelques minutes plus tard des tirs ont visé le bâtiment. Deux grenades lacrymogènes ont également été lancées. L’on nous apprend qu’au moment des faits, le président Maduro livrait un discours en direct à la télévision nationale avec des journalistes, une rencontre retransmise depuis le palais présidentiel.
Immédiatement après l’incident, la réaction du président Maduro ne s’est pas fait attendre. S’adressant aux Vénézuéliens, il déclare : « il s’est produit au siège de la Cour Suprême une activité sociale, on a causé une tragédie. On a tiré sur le bâtiment de la Cour Suprême et ensuite un hélicoptère a survolé le Ministère de l’Intérieur et de la Justice. C’est ce genre d’escalade militaire que je viens dénoncer ».
« Nous ne nous rendrions jamais »
Dans son discours, le président du Venezuela dit avoir alerté les forces armées pour la défense du pays. « J’ai relancé les Forces Armées pour la défense de la tranquillité. Tôt au tard, nous allons arrêter l’hélicoptère et ceux qui ont commis cet attentat terroriste », a-t-il affirmé.
Parlant au peuple vénézuélien, Maduro affûte le discours de guerre. « Si le Venezuela était dans le chaos et la violence et si la Révolution Bolivarienne était détruite, nous irions au combat, nous ne nous rendrions jamais et ce que nous ne pouvons obtenir avec le vote, nous l’obtiendrons avec les armes. Nous libérerions notre patrie avec les armes », martèle le successeur d’Hugo Chavez.
« Les relents d’un coup d’Etat se font sentir »
Quelques heures après les faits, le média ElUniversal a fourni des détails sur les commanditaires des attaques. Le pilote, selon le journal, n’est autre qu’Oscar Pérez, fonctionnaire de la CICPC qui a publié plusieurs vidéos sur son compte Instagram. Les relents d’un coup d’Etat se font déjà sentir. Pérez s’est en effet décrit comme membre d’ « une coalition de fonctionnaires militaires, politiques et civils, à la recherche d’un équilibre et en opposition au gouvernement intérimaire et criminel ».
Cette attaque intervient dans un contexte particulier marqué par une forte tension sociale dans le pays. Rappelons que le Venezuela traverse une crise politico-sociale sans précédent. En fin mai, le pays était en émoi après l’annonce que la banque Goldman Sachs avait acheté les titres du géant pétrolier Pdvsa pour un montant de 2 800 milliards de dollars. Le pays traverse une grave crise humanitaire et beaucoup disent vouloir la chute de Maduro.