Le Chili traverse une crise politique extrêmement dure exacerbée par la décision de l’Etat de hausser le prix des billets de métro. Depuis quelques jours, les plus grandes villes du pays qui prennent feu
La hausse de trop. Un an après la crise des Gilets Jaunes en France provoquée par la hausse de la taxe carbone, la même crise risque de s’emparer du Chili, pays qui prend feu depuis quelques jours suite à l’annonce du gouvernement d’augmenter le prix des billets de métro. Une hausse qui a mis le pays à feu et à sang.
En effet, depuis plusieurs heures, le pays est mis à sac. Des magasins sont incendiés, des voitures brûlées, des écoles saccagées et forcées à fermer leurs portes. Dans le supermarché de Lidl qui se trouve dans la localité de San Bernardo, trois personnes ont trouvé la mort dans l’incendie du bâtiment, nous apprend la presse locale.
« L’Etat d’urgence et le couvre-feu ont été décrétés »
Dans la capitale chilienne, au moins 5 bus ont été incendiés par des manifestants en colère. Face à la violence qui a gagné la capitale, les autorités politiques ont finalement suspendu le transport public avant de décréter le couvre-feu dans certaines parties du pays. C’est notamment le cas de Valparaiso, de Santiago, de Chacabuco et de Puente Alto, en raison des manifestations violentes qui s’y sont produites.
Un couvre-feu et un Etat d’urgence qui n’a été du goût de l’opposition. « Aujourd’hui, la démocratie est suspendue », a déploré Jorge Sharp, maire de Valparaiso. « Je crois que le gouvernement ne gouverne plus. Le gouvernement, avec les erreurs qu’il a commises tout au long de la semaine, a laissé les habitants de Santiago, 7 millions de personnes, la ville la plus peuplée de Chili, sans l’un des moyens de transport les plus importants. Alors, ce qui est en train de se passer me paraît très grave », ajoute-t-il.
« L’armée déployée dans la capitale »
Le désarroi risque de monter d’un cran car le gouvernement chilien a choisi ces dernières heures de militariser le pays. En effet, face à la destruction de quelques 41 stations de métros, de 16 bus et face aux heurts qui ont fait 167 blessés et qui ont conduit à l’arrestation de quelque 300 manifestants, l’armée a été déployée dans la capitale pour éviter tout débordement.
Lueur d’espoir. La situation risque toutefois de connaître une accalmie car ce dimanche, le président chilien, Sebastian Pinera, a fini par faire marche arrière annonçant le gel de la hausse des billets de métro. Dans un discours adressé à la nation, le président de la République a déclaré : « nous allons suspendre la hausse des billets de métro ». Reste à voir si la suspension de cette hausse, qui a mis de l’huile sur le feu, calmera les ardeurs.