La France informée de l’arrivée du Covid dès 2006? : voici l’étrange révélation de la Cour des Comptes

Dans un rapport publié en septembre 2021 et consulté par Lecourrier-du-soir.com, la Cour des Comptes cite un dispositif sanitaire baptisé « Plan national de prévention et de lutte contre une épidémie grippale » qui annonçait, dès 2006, une épidémie grippale qui conduirait à un nombre important de patients en réanimations. S’agit-il du Covid? Le débat est ouvert

Une étrange prédiction. Rien, absolument rien, ne permet de confirmer que les autorités sanitaires françaises étaient au courant de l’arrivée du Covid-19 dès 2006. Cependant, un tout petit détail inclus dans un rapport de la Cour des Comptes risque de susciter une vive polémique dans les jours à venir.

En effet, tout est mentionné dans la page 18 d’un rapport publié en septembre 2021 par la Cour des Comptes et lu par Lecourrier-du-soir.com. Dans ledit rapport, l’institution, dirigée par Pierre Moscovici, explique que la France s’était dotée d’un Plan national de prévention et de lutte contre une épidémie grippale. « Le premier plan, datant d’octobre 2004, a été actualisé à plusieurs reprises jusqu’en 2009 et une nouvelle fois en 2011 à la suite de la pandémie de grippe H1N1 », nous apprend le rapport.

Et d’ajouter : « la très forte tension sur les structures de réanimation en cas de pandémie avait été anticipée et quantifiée sur la base de modélisations demandées par la DGS à l’Institut de veille sanitaire (INVS) par la DGS. Prenant appui sur l’expérience de pandémies précédentes, ce dernier avait conclu qu’une pandémie pouvait se dérouler en deux vagues, la seconde plus grave que la première, et qu’elle pourrait se traduire par des détresses respiratoires conduisant à un afflux de patients en réanimation. Le Plan national de prévention demandait de prévoir une stratégie de montée en charge conduisant au doublement des capacités de réanimation, en s’appuyant sur la transformation de lits de soins critiques rendus disponibles par des déprogrammations, la mobilisation de personnels susceptibles de travailler en réanimation préalablement recensés et formés et l’utilisation d’équipements et dispositifs préalablement acquis ».

Mais, à la page 18 du rapport, la Cour des Comptes parle d’un « Plan national de prévention et de lutte contre une épidémie grippale » datant d’avril 2006. L’institution cite des extraits dudit plan dans lequel on peut lire : « une pandémie grippale pourrait conduire à un nombre important de patients relevant de soins de réanimation. Compte tenu des formes cliniques connues, ce type de réanimation pourrait être lourd et long, comportant essentiellement une composante respiratoire. Elle concernerait tant les enfants que les adultes. La spécificité de cette discipline et le nombre limité des capacités d’hospitalisation impose dès à présent de prévoir des modalités d’accueil […]. »

Et de poursuivre : « Les capacités d’hospitalisation en réanimation doivent pouvoir être doublées en tenant compte de :
– l’application des plans de déprogrammation qui conduiront à libérer des places de réanimation (déprogrammation de certaines activités chirurgicales) ;
– l’utilisation de salles de surveillance post interventionnelle (salles de réveil) et de leurs
personnels rendus disponibles du fait de la non-activité de certains blocs opératoires ;
– l’utilisation des secteurs de soins intensifs et de soins continus.

Il conviendra de prévoir dans les plans d’organisation d’un établissement, d’une ville, d’un
département ou d’une région, la mutualisation de ces moyens, permettant un regroupement des activités, une meilleure optimisation des ressources en personnel, en matériel et une meilleure protection de l’environnement (zones à forte densité virale / zone à faible densité virale) ».

Pour lire le rapport dans sa version originale, cliquez ici : Cour des Comptes