Alain Juppé, responsable politique de droite et actuel maire de Bordeaux, a été l’invité de Public Sénat ce lundi 19 mars 2018. Le candidat malheureux à la primaire de droite s’est prononcé sur plusieurs sujets d’actualité, notamment sur la réforme du statut des cheminots de la SNCF qui a défrayé la chronique ces dernières semaines
A la question de savoir si Edouard Philippe le consulte, il répond : « on se parle. Il est tout à fait autonome. Je ne pas suis pas son mentor ». A la question de savoir si la réforme de la SNCF est celle qu’il fallait faire, Alain Juppé rétorque : « la SNCF ne peut pas rester en l’Etat. »
Et d’ajouter : « d’abord, l’ouverture à la concurrence est un engagement que nous avons pris et il sera très vraisemblablement bénéfique pour les usagers. Je reprends l’exemple de France Télécom. Aujourd’hui, tout le monde peut se réjouir qu’il y ait concurrence entre plusieurs opérateurs de téléphonie mobile. Ce qui a mené à une baisse des prix pour les consommateurs. »
« Cette réforme doit se faire »
Parlant des cheminots, le maire de Bordeaux dira : « (…) les conditions de travail des cheminots ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 20 ou 30 ans. Et donc, l’idée progressivement d’aller vers un statut de droit privé comme je l’avais fait sur France Télécom me paraît une bonne réforme. Il va falloir discuter. Il y a encore du grain à moudre sur bien des aspects mais cette réforme doit se faire. »
A la question de savoir si Edouard Philippe réussira cette réforme, Juppé n’a aucun doute là-dessus. « Je pense qu’il a la détermination d’y aller, il a le soutien bien sûr du président de la République, le gouvernement est pleinement engagé sur cette réforme. La majorité le soutient et je crois qu’une grande partie de l’opinion publique a compris qu’on ne pouvait pas en rester au statut quo. »
« C’est une méthode parfaitement constitutionnelle »
Concernant le retour aux ordonnances, Juppé n’y voit aucun inconvénient. « C’est une méthode parfaitement constitutionnelle. Si le général De Gaulle, dans la Constitution de 1958, a prévu le recours aux ordonnances, c’était bien pour donner au gouvernement les moyens d’agir », dit-il.
Sur ses relations avec le parti LR, Alain Juppé est droit dans ses bottes. « Moi, je ne me sens pas à l’aise aujourd’hui, je l’ai dit à plusieurs reprises, dans l’orientation qu’a pris LR. (…) Comme je n’ai pas l’intention de me réengager dans le jeu politique national, ça me laisse beaucoup de liberté d’esprit », souligne-t-il.
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