Un cour d’appel britannique a annulé ce 5 octobre la décision de la Cour Suprême britannique de transmettre à l’opposant vénézuélien Juan Guaido l’or du Venezuela conservé au niveau de la Banque d’Angleterre et estimé à plus de 1 milliard de dollars
Un revirement de situation. Un cour d’appel britannique vient d’annuler un verdict émis ce 2 juillet par le juge Nigel Teare de ne pas rendre au gouvernement vénézuélien dirigé par Nicolas Maduro ses lingots d’or estimés à 1 milliard de dollars. Le juge britannique justifiait sa décision par le fait que la Grande-Bretagne ne reconnaît pas Maduro comme président légitime du pays mais plutôt l’opposant Juan Guaido.
Rendant sa décision, le juge Nigel Teare de la Cour Suprême britannique, était clair et précis : “le gouvernement de sa Majesté reconnaît M. Juan Guaido (opposant vénézuélien) en tant que président intérimaire du Venezuela et ne reconnaît pas M. Maduro. (…) Le gouvernement reconnaît donc, sans équivoque, M. Guaido en tant que président du Venezuela”.
« Une décision insolite et absurde »
Le verdict, rendu en juillet, avait profondément choqué le régime de Maduro, comme le démontraient le même jour les propos du ministre vénézuélien des Affaires étrangères, Jorge Arreaza. “La République du Venezuela rejette catégoriquement la décision insolite et absurde d’un tribunal anglais de première instance qui prétend dépouiller le Venezuela de son or et qui viole ses droits d’assurer la garde de son or, propriété sans équivoque du peuple vénézuélien”, avait-t-il réagi dans un communiqué.
Du côté de l’opposition, ce fut l’euphorie totale. En tout cas, Juan Guaido, principal opposant au pouvoir, n’avait pas hésité à se féliciter du verdict du Tribunal britannique. “Nous avons protégé les réserves d’or des griffes de la dictature. Nous recevons la reconnaissance des Tribunaux d’Angleterre. Nos réserves seront maintenues comme telles et en Angleterre”, avait-t-il twitté.
« Le gouvernement britannique prié de clarifier sa position »
Revirement de situation. Ce 5 octobre, le gouvernement de Nicolas Maduro, qui avait fait appel de la décision de la justice britannique, obtient gain de cause car la décision de transmettre l’or britannique à Juan Guadio a finalement été annulée par le juge Stephen Males qui estime que ce verdict est « ambigu »
Il faut dire que le grand souci de la justice anglaise est de savoir si le Royaume-Uni reconnaît Juan Guaido ou Nicolas Maduro. En effet, en 2019, l’ex ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, reconnaissait Guaido comme président, mais pourtant Londres maintient toujours ses relations diplomatiques avec Maduro. Pour les juges britanniques, il faut que la position du Royaume-Uni soit plus claire pour qu’une décision puisse finalement être prise.
« Les deux camps crient victoire »
En tout cas, même si la justice britannique ne confirme pas que l’or reviendra au gouvernement de Maduro, la Banque Centrale Vénézuélienne (BCV) s’est félicitée de la décision prise ce 5 octobre dans un communiqué obtenu par Lecourrier-du-soir.com et dans lequel la BCV a salué la décision du tribunal britannique tout en assurant que l’or du Venezuela servira à faire face aux conséquences drastiques du Coronavirus.
El BCV saluda la decisión adoptada por el Tribunal de Apelación de Inglaterra, en el marco de la reclamación judicial contra el Banco de Inglaterra, a los fines de acceder a los recursos depositados en esa institución financiera, tan necesarios para dar respuesta a la pandemia pic.twitter.com/Ap1jQLiEUO
— Banco Central de Venezuela (@BCV_ORG_VE) October 5, 2020
Du côté de Juan Guaido, on ne s’avoue pas vaincu. En effet, dans un communiqué rendu public ce 5 octobre par le principal opposant de Maduro, on pouvait lire : « aujourd’hui, c’est un jour de victoire pour l’Etat de droit. Premièrement, le tribunal de Londres continue de reconnaître le président (en charge) Juan Guaido comme président intérimaire du Venezuela. Deuxièmement, et c’est le plus important, Maduro n’a pas atteint son objectif et il n’a toujours pas accès à l’or des Vénézuéliens ».
L’affaire est désormais confiée à un tribunal de commerce qui devra trancher très prochainement.