Emmanuel Macron et son premier ministre, Jean Castex, mijotent dans la plus grande discrétion pour prolonger l’Etat d’urgence sanitaire qui confère à l’Exécutif les pleins pouvoirs et qui était initialement prévu pour prendre fin ce 1er juin 2021
Les libertés individuelles ont été les premières victimes de cette pandémie. Et sur ce point, pratiquement, tous les experts politiques et constitutionnalistes sont tombés d’accord. En effet, depuis le début de la crise sanitaire, dans tous les pays du monde, les libertés ont été drastiquement restreintes et les Etats d’urgence décrétés ont rendu les Etats hyper-puissants.
Et hélas, la France n’est pas en reste. Dans ce pays où l’Etat d’urgence a été décrété pour la première fois en mars 2020 et pour la sixième fois consécutive en février 2021, l’Exécutif semble profiter de ce régime d’exception pour pouvoir légiférer dans la plus grande tranquillité d’autant plus qu’en pleine crise sanitaire, les risques d’un soulèvement populaire sont bien réels.
Et cela continue. En effet, ce mercredi, une information est passée inaperçue en France au moment où toute l’opinion publique attendait avec impatience le discours de Jean Castex de ce jeudi dans lequel un confinement de 16 départements français a été annoncé par l’Exécutif.
L’information a été donnée par France TV Info qui révèle que le premier ministre, après s’être entretenu en visioconférence avec le comité de liaison parlementaire de l’Assemblée nationale mercredi 17 mars dans la soirée, a décidé de prolonger l’Etat d’urgence sanitaire qui était prévu pour prendre fin ce 1er Juin.
« Ce régime d’exception, censé se terminer le 1er juin, a notamment permis la mise en place du couvre-feu à 18h dans toute la France. Il permet aussi des confinements partiels ou complets de la population », nous apprend France TV Info qui s’interroge sur la possibilité de tenir les régionales au cas où ce régime d’exception était prolongé.
Pour le moment, l’Exécutif préfère esquiver le sujet concernant la prolongation de l’Etat d’urgence sanitaire qui confère à Emmanuel Macron les pleins pouvoirs pour légiférer tout seul. Sous ce régime, le président de la République peut décréter un couvre-feu à tout moment, reconfiner tout ou une partie du pays, interdire les manifestations pourtant garanties par la Constitution, fermer les établissements sanitaires si besoin est.
Cette énième prolongation de l’Etat d’urgence risque de susciter une vive polémique en France où plusieurs membres de l’opposition n’ont cessé, ces derniers mois, de dénoncer avec la plus grande fermeté l’extension de ce régime d’exception qui neutralise complètement le Parlement.
En tout cas, tout laisse à penser que Macron veut verrouiller le pays pour empêcher toute révolte sociale et si tel est le cas, il doit être très content car l’Etat d’urgence, devenu une véritable menace à la Démocratie, lui confère désormais cette prérogative.