Le premier volet de la saga des Sept Reliques est sorti le 4 mars 2021 aux éditions Des Auteurs Des livres. Il n’est que la première marche d’un escalier à sept marches, qui seront particulièrement longues à gravir. Attention à ne pas s’y méprendre : cela ne signifie pas que la lecture sera difficile, mais bien parce que ce premier tome fait partie d’une légende, étalée sur pas moins de 7 épisodes ! Un projet donc très ambitieux « made in France » écrit par l’artiste Joffrey Lebourg. Dans le monde de la littérature moderne et contemporaine à la française, le genre fantasy est souvent boudé. Et pourtant, c’est un style qui plaît énormément et qui est de plus en plus accessible au grand public. Autrefois réservé aux rôlistes stéréotypés par les médias généralement très peu informés sur le sujet des jeux et des univers emplis de mages, elfes et trolls… La tendance se renverse petit à petit, grâce à des œuvres de fiction qui connaissent un succès monumental.
L’histoire s’ouvre sur Cordélia, une jeune orpheline marquée par un passif difficile. Dans sa vie, elle n’a pas eu d’autre choix que de se battre pour vivre. Lors d’une promenade en forêt, elle fait face à l’ange Luxdel, qui lui apporte un message des dieux. Cette nouvelle Jeanne d’Arc apprend une triste prophétie, concernant ce monde qu’elle connaît et qui n’a pas été tendre avec elle. Cordélia a été élue pour une raison obscure, pour préserver l’humanité des plans terribles du démon Entropia… Depuis sa prison, l’horrible personnage lutte pour s’extirper et prendre sa vengeance.
Dans cette quête légendaire, Cordélia pourra compter sur un entourage puissant, qui maîtrise la magie, elle qui n’était pas prête à assumer une telle mission.
Concernant le contexte, c’est-à-dire le « décor » implanté par l’auteur, l’Alkymia se base sur le même fonctionnement que les jeux de rôle grandeur nature ou plateau, à la Donjons & Dragons. En somme, le système de guilde est une association d’entraide héritée du Moyen-Âge et qui se poursuit à ce jour dans les jeux vidéo. Le terme vient du vieux norrois « gildi », qui signifie directement « assemblée » ou « troupe ». Les personnages occupent également un rang, une classe comme le fameux guerrier ou le mage… Les maisons forment des clans nobles, qui s’affrontent entre eux. Le développement politique et les enjeux servent plus de « toile de fond » que de réelle clef, puisque la magie et les dieux prennent une position majeure dans l’évolution du récit. L’annonce de l’ange précipite Cordélia dans un contexte bien plus enrichissant que l’incipit le sous-entend. Comme pour la plupart des œuvres de ce genre, rien ne laisse présager la suite des évènements pour une jeune fille baladée de famille en famille, sans rang social prestigieux ni compétences spéciales. Cordélia est donc l’archétype de ce personnage « qui n’a rien demandé à l’univers », mais qui a néanmoins été choisie pour une quête qui la transcende.
Afin de mener à bien cette mission totalement risquée, Cordélia doit réunir les fameuses sept reliques, qui agiront à la manière d’une arme. Ce procédé est très utilisé pour justifier des quêtes, notamment dans le Marvel Cinematic Universe avec les Gemmes de l’infini. Ces pierres au nombre de six sont également des objets très puissants qui peuvent changer le cours de l’avenir… Ces mêmes reliques qui font aussi écho aux « reliques de la Mort » imaginées par J.K.Rowling dans sa saga Harry Potter !
Finalement, ce n’est pas parce que le récit reprend des codes préétablis qu’il doit être considéré comme banal et épuré d’originalité. En réalité, une narration « typique » et classique, voire traditionnelle plaît particulièrement à ceux qui ont recherchent précisément cette atmosphère et ce schéma simple, mais efficace. Un personnage principal reçoit une quête infiniment plus grande que lui, le chemin est semé d’embûches…
Ce premier tome des Sept Reliques de Joffrey Lebourg est un roman de fantasy sans prétention qui met en place les origines d’un univers représentatif du genre.
Le site du livre : https://les-sept-reliques.fr/
