L’histoire est-elle en train de se répéter? Après la pénurie de masques qui avait profondément fragilisé le gouvernement en mars dernier, voici que surgit de nulle part une nouvelle crise qui risque de coûter très cher à Emmanuel Macron et à son chef de gouvernement, Jean Castex.
En effet, la campagne de vaccination contre le Coronavirus a débuté dans tous les pays membre de l’Union Européenne. En France, elle a commencé à la date du 27 décembre. Mais, dans ce pays, la lenteur de la campagne suscite une vive inquiétude chez les experts et journalistes qui ont du mal à comprendre.
C’est d’autant plus inquiétant que depuis le 27 décembre, seules 332 personnes ont été vaccinées contre 1 million en Grande-Bretagne. plus de 80 000 en Allemagne et plus de 500 000 en Israël. La France est donc à la traîne. Pourtant, en novembre dernier, l’Etat annonçait avoir provisionné 1,5 milliards d’euros pour 90 millions de doses de vaccins. Un moins plus tard, le 3 décembre, c’est le Premier ministre, Jean Castex, qui annonce 200 millions de doses de vaccins pour immuniser 100 millions de personnes.
Pourtant, jusqu’ici rien. Et pour étouffer la crise, on tente de recourir à une véritable communication politique qui, pour le moment, porte ses fruits. En effet, il n’a échappé à personne que la campagne de vaccination a officiellement commencé sous forme de marketing politique car, le 27 décembre, les images de Maurecette, première personne vaccinée en France, ont fait le tour des médias. L’opération fut un succès médiatique total pour le pouvoir, mais au fond, elle n’a servi qu’à dissimuler les insuffisances de l’Exécutif à tenir sa promesse.
La réalité actuelle est que le gouvernement ne dispose pas des doses de vaccins qu’il avait annoncées il y a un mois, ce qui explique la lenteur de la campagne de vaccination. Et pour ne pas susciter la polémique (comme ce fut le cas en mars), l’Etat dit assumer cette politique de lenteur, arguant de « donner le temps de faire les choses bien en termes de sécurité, d’efficacité, d’organisation et d’éthique avec le consentement », selon Alain Fischer, M. Vaccin de Macron.
La question à se poser est celle-ci : de combien de doses de vaccins dispose la France en ce moment? Le journal Le Monde a la réponse. « La France a reçu une première livraison du vaccin Pfizer-BioNTech de 60 000 doses samedi 26 décembre, et 500 000 doses supplémentaires en début de semaine. Elle recevra ensuite 500 000 doses par semaine, auxquelles s’ajouteront 500 000 vaccins Moderna par mois dès que le laboratoire aura décroché son AMM. Au total, le ministère de la santé compte sur la livraison au premier semestre de 5,5 millions de doses du vaccin Pfizer-BioNTech et de 2,4 millions de doses du vaccin de Moderna. A raison de deux injections par personne, cela représente en théorie de quoi vacciner un peu moins de 4 millions de personnes », précise le média.
On est donc très loin des chiffres annoncés il y a deux mois. Mais, le gouvernement ne veut surtout pas l’avouer craignant de provoquer une nouvelle crise politique pire que celle connue il y a neuf mois avec les masques en pleine crise sanitaire. Ce qui est certain est que l’excuse présentée par l’Etat pour justifier la lenteur de sa campagne anti-Covid ne tient pas.
La campagne de vaccination est lente car l’Exécutif n’a tout simplement pas les doses dont il a besoin pour immuniser le plus grand nombre de personnes. Et cela, il faut avoir le courage de le dire.