John Bolton, conseiller de Donald Trump à la Sécurité Nationale, s’est attaqué à la Cour Pénale internationale (CPI) dans un discours prononcé ce 10 septembre 2018
Les Etats-Unis désavouent la Cour Pénale Internationale. En effet, ce lundi, dans un discours prononcé devant la Société Fédéraliste, John Bolton, conseiller à la Sécurité Nationale auprès de Donald Trump, s’est durement attaqué à la Cour Pénale Internationale qui a décidé de poursuivre des autorités américaines pour leur rôle dans des exactions commises en Afghanistan.
Ce lundi, face à son audience, John Bolton n’a pas décoléré. « En théorie, la CPI dit vouloir faire payer à ceux qui ont commis les pires atrocités leurs fautes. Elle dit vouloir rendre justice aux victimes et lutte contre ceux qui pourraient commettre des abus à l’avenir. En pratique, ce tribunal (CPI) a été inefficace, irresponsable et très dangereux », a-t-il déclaré.
« La CPI, une insulte à la souveraineté des Etats-Unis »
Devant son public, John Bolton qualifie la CPI d’ « illégitime ». « (…) La CPI a été formellement mise en place en juillet 2002 suite à l’entrée en vigueur de ses statuts. En mai 2002, le président Bush avait déjà autorisé les Etats-Unis à ne pas signer le Statut de Rome parce qu’il était fondamentalement illégitime. (…) La CPI est une insulte aux droits constitutionnels du peuple américain et à la souveraineté des Etats-Unis », dit-il.
Parlant de la volonté de la CPI de juger des autorités américaines impliquées dans des exactions commises en Afghanistan, John Bolton déclare : « aujourd’hui, en cette veille des attentats du 11 septembre, je voudrais lancer un message clair et sans ambigüité au nom du président des Etats-Unis. Les USA utiliseront tous les moyens nécessaires pour protéger ses citoyens et ses alliés des persécutions de ce tribunal illégitime »
« Nous n’adhérerons pas à la CPI »
Et d’ajouter : « nous ne coopérerons pas avec la CPI, nous ne fournirons aucune aide à la CPI et certainement, nous n’adhérerons pas à la CPI ». Applaudi pour son audience, le conseiller de Trump à la Sécurité Nationale poursuit : « nous laisserons la CPI mourir de sa propre mort. (…) En fait, pour nous, la CPI est déjà morte ».
Dans son discours, John Bolton donne raison aux africains qui accusent la CPI d’être un instrument néocolonial au service de l’Europe. « L’Autorité de la CPI est été sévèrement critiquée et rejetée par plusieurs pays du monde. Aujourd’hui, plus de 70 pays qui représentent les 2 tiers de la population mondiale (…) ne sont pas membres de la CPI », précise-t-il.
« La CPI, une entreprise néocoloniale qui enfreint les droits des Africains »
Et d’ajouter : « plusieurs Etats africains se sont récemment retirés du Traité de Rome et d’autres menacent de le faire, dénonçant les arrestations arbitraires visant des Africains. Pour eux, la CPI n’est rien d’autre qu’une entreprise néocoloniale européenne qui enfreint leurs droits souverains ».
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la CPI est si durement critiquée. En Afrique, plusieurs pays avaient décidé de se retirer du statut de Rome. En effet, en 2017 lors du sommet de l’Union Africaine qui se déroulait à Addis Abeba en Ethiopie, les chefs d’Etat africains avaient décidé de se retirer en masse de la CPI accusant la Cour Pénale Internationale de s’acharner sur les dirigeants africains. Seuls deux pays avaient refusé de suivre le mouvement : le Sénégal et le Nigeria.