L’administration Trump a retiré à Fatou Bensouda, procureure générale de la CPI (Cour Pénale Internationale) son visa d’entrée aux Etats-Unis
La guerre est déclarée entre les Etats-Unis et la Cour Pénale Internationale. Mécontent que la Cour entreprenne une enquête sur des crimes de guerre commis par l’armée américaine en Afghanistan, le gouvernement américain a réagi sévèrement, en s’en prenant directement à Fatou Bensouda, actuelle procureur générale de la CPI.
En effet, d’après l’agence de presse Reuters, qui cite une source proche de la procureure, le gouvernement américain a retiré à Fatou Bensouda son visa d’entrée aux Etats-Unis. « Nous pouvons confirmer que les Etats-Unis ont retiré à la procureure son visa d’entrée aux Etats-Unis », a confirmé un mail de la CPI adressée à Reuters.
« Une ingérence malsaine »
D’après l’agence de presse, la décision du gouvernement américain de retirer à Fatou Bensouda son visa d’entrée aux Etats-Unis agace des personnalités de l’Union Européenne qui dénoncent ouvertement « une ingérence malsaine » dans le travail de la plus haute instance de lutte contre les crimes de guerre dans le monde.
Rappelons que cette décision intervient dans un climat très tendu marqué par un bras de fer entre la CPI et les Etats-Unis. En effet, la Cour accuse les USA d’avoir perpétré des crimes de guerre en Afghanistan. Une accusation rejetée par l’administration Trump qui, en octobre dernier, avait annoncé la mort de la CPI.
« Pour nous, la CPI est morte »
« Nous ne coopérerons pas avec la CPI, nous ne fournirons aucune aide à la CPI et certainement, nous n’adhérerons pas à la CPI. Nous laisserons la CPI mourir de sa propre mort. (…) En fait, pour nous, la CPI est morte », avait lancé John Bolton, conseiller de Trump à la sécurité nationale des Etats-Unis dans un discours prononcé le 10 octobre 2018 devant des membres de la Société Fédéraliste.
Rappelons que ce n’est pas la première fois que la CPI est si durement critiquée. En Afrique, plusieurs pays avaient décidé de se retirer du statut de Rome. En effet, en 2017 lors du sommet de l’Union Africaine qui se déroulait à Addis Abeba en Ethiopie, les chefs d’Etat africains avaient décidé de se retirer en masse de la CPI accusant la Cour Pénale Internationale de s’acharner sur les dirigeants africains. Seuls deux pays avaient refusé de suivre le mouvement : le Sénégal et le Nigeria.