Les régulateurs financiers affirment que le risque d’une prochaine crise économique est bien réel
Va-t-on vers une prochaine crise financière ? Pour l’instant, difficile de répondre à cette question. Cependant, aux Etats-Unis, les régulateurs financiers n’excluent pas ce scénario. Ce mercredi, lors d’un panel qui s’est tenu à l’Institut Brookings, Timothy Geithner, ex ministre des Finances sous Obama, a demandé plus de vigilance.
« C’est une guerre perpétuelle », a-t-il lancé. Et d’ajouter : « il n’y a aucun moyen d’anticiper l’impact des différents paramètres qui peuvent pousser le système vers l’effondrement. Il est bon de s’inquiéter de toutes les sources potentielles de choc mais on doit rester humble et sceptique sur l’habilité des gens à identifier et en conséquence disperser ces doutes ».
« L’inégalité riche pauvre est la même que celle des années 39-40 »
Parmi les personnalités ayant pris part à ce panel, figure Ben Bernanke, l’ex PDG de la Réserve Fédérale américaine. Bernanke a rappelé que lors de la Grande Dépression, les régulateurs avaient « répondu de manière agressive et avaient réussi à prendre le contrôle de la situation ».
Dix ans après la crise financière de 2008, le danger n’est pas totalement enrayé. Pour certains économistes, une crise financière peut surgir à tout moment. En effet, d’après l’économiste Ray Dalio, l’économie mondiale actuelle est comparable à celle des années 39-40.
« L’inégalité riche et pauvre est la même que celle de 1935-1940. Et avec cette inégalité riche et pauvre, on crée le populisme. Aujourd’hui, on est en train de créer le populisme partout dans le monde », déplore Ray Dalio qui ajoute qu’il y a aussi avant un conflit international.
« Il y avait un conflit international »
« Il y avait un conflit international. Les économies de l’Allemagne et du Japon étaient des économies fortes. Cela a créé une rivalité économique avec les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Et cette rivalité économique qui avait duré 10 ans avait fini par déclencher une guerre parce qu’il y avait de très forts leaders populistes et nationalistes », explique-t-il.
Parlant de la crise financière de 1929 et de 2008, Rey Dalio dit : « ce furent deux périodes où les taux d’intérêt étaient à niveau 0. Et si vous vous rappelez le cas de 1982, la grande différence, c’était les taux d’intérêt. Ils étaient élevés. (…) Quand on prend la situation de 1971, lorsque les Etats-Unis n’arrivaient plus à rembourser sa dette contractée auprès du système monétaire, à cette époque où il y avait une promesse de délivrer l’or, tout le système a fait faillite. On avait une dévaluation excessive ».