Christian Estrosi, maire de Nice, a accordé une interview exclusive au Figaro publié ce 12 septembre. Dans son entretien avec le média français, la personnalité de droite a répondu à de nombreuses questions, notamment ses relations avec le parti Les Républicains. Il a également annoncé le lancement d’un nouveau mouvement
A la question de savoir s’il est toujours membre du parti LR, il répond : « je suis toujours membre des Républicains. Mais, je n’y trouve plus ce qui a constitué le fondement de mon engagement politique, le gaullisme, la volonté de privilégier son pays à son parti. Certains jugent que j’ai changé. Je n’ai changé ni de discours, ni de conviction ».
Et d’ajouter : « ceux qui dirigent aujourd’hui les Républicains sont ceux qui ont organisé la défaite. Contre vents et marées, ils ont soutenu le projet et la campagne de notre candidat à la présidentielle et ouvert la porte à Sens commun. Je note d’ailleurs que ce sont eux qui organisent aujourd’hui l’élection à la présidence des Républicains. »
A la remarque du journaliste qui lui demande si la base s’est « radicalisée », il rétorque : « ce n’est pas la base qui s’est radicalisée. C’est ma formation politique qui n’a plus rien à voir avec celle dont elle prétend pourtant être l’héritière. On a fait entrer des idées et des gens qui ont poussé dehors des dizaines de milliers de sympathisants et de Français comme moi, qui ne se reconnaissent plus dans les Républicains. Nous nous lançons dans une nouvelle élection sans avoir tiré les leçons de ce qui nous a conduits à ces échecs. Nous continuons d’aller dans le mur en klaxonnant. »
« Il a changé son discours. Pas moi »
A la question de savoir s’il vise Laurent Wauquiez, Christian Estrosi répond : « Laurent Wauquiez est mon ami. Je me souviens d’ailleurs que nous étions deux à dénoncer le manque de dimension sociale dans le projet de François Fillon. Il a changé son discours. Pas moi. » Sur la prochaine élection pour désigner le président du parti LR, Christian Estrosi dit qu’il ne votera pour aucun candidat.
« Mais, je veillerai comme président de ma fédération à ce que chaque candidat soit respecté. Mais si, comme je le crains à l’arrivée, Les Républicains devaient donner l’image de se transformer en secte, alors j’en tirerais toutes les conséquences », explque-t-il. Il s’expliquera sur le terme « secte » utilisé dans l’entretien.
« Ni En Marche ! ni Les Républicains ne réussissent à combler ce vide »
Sur ce, il dira : « si à l’arrivée, il s’agit de continuer à concurrencer le Front National, à faire de la surenchère et à multiplier les coups de menton, il est évident que ce n’est plus au sein des Républicains que la droite française serait présentée. Ne nous y trompons pas, le peuple de droite reste majoritaire dans le pays et ce courant de pensée a besoin d’une expression ».
Le maire de Nice note un « vide énorme entre les Républicains qui se sont profondément radicalisés et une droite macroniste ». « Pour l’heure, ni En Marche ! ni Les Républicains ne réussissent à combler ce vide, et le peuple de droite ne se sent plus représenté. Et comme la nature a horreur du vide… », lance-t-il.
« La porte sera ouverte à tous ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche »
Au Figaro, Christian Estrosi révèle qu’il lancera un mouvement d’élus locaux qui, en ses termes, « veulent se placer au-dessus de la mêlée ». A la question de savoir quelle forme prendra ce mouvement, il répond : « nous réfléchissons à l’architecture. Il y a un comité de membres fondateurs d’une cinquantaine d’élus qui illustre la France dans sa diversité. »
Il ajoute : « derrière cette collégialité, ce sont des centaines d’élus locaux qui veulent participer à ce mouvement de citoyens actifs et non d’adhérents payants. Chacun sera libre d’apporter sa contribution, grâce à une vraie interactivité, tout en pouvant garder une appartenance à sa forme politique. La porte sera ouverte à tous ceux qui se reconnaîtront dans notre démarche. »
« Naturellement, je ne soutiendrai pas n’importe quelle réforme »
Sur la ligne que prendra ce mouvement, Estrosi assure que celui-ci soutiendra tout ce qui est « dans l’intérêt » de la France. Il n’a pas hésité à saluer les réformes entreprises par Emmanuel Macron qu’il compare d’ailleurs à Margaret Thatcher, ancienne première ministre de la Grande-Bretagne, tout en émettant des réserves sur son soutien à l’actuel président français.
« Naturellement, je ne soutiendrai pas n’importe quelle réforme mais j’appuierais toutes celles qui rompent avec le passé. Si la France ne se réforme pas au rythme où nous réformons nos propres collectivités territoriales, alors les extrêmes l’emporteront lors des prochaines échéances électorales », conclut-il.
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