Un changement de régime qui sonne clairement comme un coup d’Etat financé pour faire tomber le président biélorusse Alexander Loukachenko qui a rencontré le président russe, Vladimir Poutine ce 28 mai à Sotchi où les deux hommes devront discuter de la situation politico-sociale très tendue en Biélorussie.
Apparemment, ce voyage de l’Homme fort de Minsk ne plaît pas à l’Union Européenne qui ne cache plus sa volonté de le faire tomber en utilisant des termes très diplomatiques pour ne pas éveiller trop de soupçon. C’est en tout cas ce que Lecourrier-du-soir.com a appris ce 28 mai du média britannique The Guardian.
D’après le média anglais, l’Union Européenne est en train de mobiliser 3 milliards de dollars de dons et de prêts pour aider ce pays s’il venait à emprunter la voie démocratique, autrement dit, à se débarrasser de son président actuel qui s’accroche au pouvoir grâce à l’aide de Poutine.
Dans l’article du Guardian lu par Lecourrier-du-soir.com, le média anglais y cite les propos de Ursula Van Der Leyen, actuelle présidente de la Commission Européenne dont le message adressé au peuple biélorusse laisse clairement entendre qu’un projet de faire tomber Loukachenko est en cours.
« Notre message est double. Au peuple de Biélorussie : nous voyons et entendons vos aspirations au changement, à la démocratie et à un avenir radieux. Et aux autorités biélorusses : aucune répression, brutalité ou coercition ne rendra légitime votre régime autoritaire », a déclaré la présidente de la Commission Européenne.
Et d’ajouter d’un ton menaçant : « jusqu’ici, vous avez ouvertement ignoré le choix démocratique du peuple biélorusse. Il est temps de changer le cours des choses. Quand (nous pensons que c’est une affaire de quand et non si) la Biélorussie entamera sa pacifique transition démocratique, l’UE sera là pour l’accompagner ». D’après The Guardian, les menaces de l’UE ont été proférées peu avant l’arrivée de Loukachenko à Sotchi.
Il convient de rappeler que les relations entre la Biélorusse et l’Union Européenne se sont détériorées ces derniers jours lorsque le gouvernement de ce pays a forcé l’atterrissage d’un avion (transportant à bord un journaliste opposant au régime) survolant son espace aérien.
Mais, ce n’est pas la seule raison qui explique ce coup de froid dans les relations entre l’UE et la Biélorussie. En effet, tout comme l’Ukraine, l’Union Européenne ne veut surtout pas voir Minsk tomber sous le contrôle de la Russie et se dit prête à tout pour que ce scénario ne se réalise pas.
En tout cas, dans ce bras de fer, la Russie sort gagnante. Car, depuis le début des révoltes anti-pouvoir, le président biélorusse s’est tourné vers son homologue russe. Ce vendredi, il a promis de montrer à Poutine des documents confidentiels sur ce qui se joue réellement en Biélorussie et il y a deux jours, l’agence de presse russe, Tass, citait le chef des services de renseignement de ce pays qui révèle que des milliers de dollars de financement étranger visant à déstabiliser le pays ont été interceptés par le renseignement.