La présidence Macron restera à jamais gravée dans la mémoire collective. En effet, depuis son accession à la tête de la France, le plus jeune président de la Vème République a imprimé ses marques à travers une série de décisions qu’aucun de ses prédécesseurs n’osait prendre.
Rappelons que Macron est le président de la privatisation à outrance. Et pour transformer radicalement la France, il est prêt à tout. D’ailleurs, s’il a un seul mérite, c’est bien celui-ci. N’oublions pas que dès juillet 2017, il avait envoyé un signal très fort à l’opposition, après avoir obtenu le soutien de 270 députés pour réformer le code du travail par ordonnances au moment où le sujet divisait fortement la classe politique française.
La méthode Macron, pour obtenir l’approbation de ces 270 députés, suscitait l’indignation de l’opposition, tant elle ressemblait plutôt à un coup de force. « Ils nous ont fait voter une loi à 21H15 le 13 juillet au soir, quand les élus sont censés être dans leur circonscription pour les festivités de la fête nationale », se plaignait Luc Carvounas, député socialiste.
« Avec les ordonnances, tout va être libéralisé pour que les patrons fassent ce qu’ils veulent. Ce qui n’est pas étonnant : la première mouture de la loi El Khomri, c’est Emmanuel Macron, aujourd’hui le président de la République, qui l’a écrite. Il met en application ce qu’il voulait faire depuis un petit moment », ajoute-t-il.
Entre 2017 et 2018, Emmanuel Macron n’a rien épargné. Dans sa logique d’homme politique libéral, la France doit enfin entrer dans la phase de la privatisation, comme tous les pays développés d’ailleurs. En juin 2019, le gouvernement a confirmé, par la voix de Bruno Le Maire, ministre de l’Economie, la privatisation de la « Française des Jeux ».
« J’ai engagé, en toute transparence, les recherches des banquiers conseil pour lancer cette opération de privatisation de la Française des Jeux d’ici la fin de l’année. Je veux le faire dans des conditions de transparence totale. (…) Je veux le faire en associant les Français qui pourront participer au capital de la FDJ et devenir actionnaires de la FDJ qui est une entreprise qui est rentable », disait le ministre sur BFMTV.
Aujourd’hui, Macron veut faire de même avec l’Aéroport de Paris (ADP). Le gouvernement veut privatiser l’ADP afin de « supprimer l’obligation de l’Etat de détenir la majorité de la capitale ADP », nous dit-on. Rappelons que ce même Macron a enclenché la privatisation de la SNCF après avoir annoncé la fin du statut des cheminots. « Le statut de la SNCF est particulièrement rigide. Or, le monde change. La SNCF aussi. Face à ses concurrents, la SNCF ne peut rester la seule à recruter au statut », déclarait le 26 février 2018, Edouard Philippe.
Dans chacune de ces privatisations, Macron n’avait pas hésité un seul instant à faire recours aux ordonnances si nécessaire, et ce même pour la reconstruction de Notre-Dame en 5 ans. Désormais, le plus grave est que Macron tente, par tous les moyens, de museler toute l’opposition à travers des lois jugées « liberticides ».
En effet, depuis la crise des Gilets Jaunes, on a noté une véritable dérive autoritaire qui prend de court toutes les organisations de défense des droits de l’homme. En avril dernier, l’ONG Amnesty International parlait de « dérive extrêmement inquiétante » parlant de l’usage excessif de la force contre les Gilets Jaunes. En mai dernier, 100 médecins, dénonçant le fichage des Gilets Jaunes, parlaient aussi de « dérive inacceptable ».
Désormais, Macron n’a plus rien à perdre. Sentant que ses chances de se présenter à un second mandat sont presque compromises, il joue son va-tout. Ça passe ou ça casse ! Après une répression brutale contre des Gilets Jaunes, le gouvernement tente carrément de passer à la vitesse supérieure en intimidant la population.
Au moment où ces lignes sont écrites, la proposition de loi Avia devrait être adoptée à l’Assemblée nationale ce mardi. Cette proposition de loi, visant à lutter contre la cyber-haine, est déjà perçue par les défenseurs des libertés comme une stratégie déguisée de restreindre des libertés publiques et recourir à la censure politique.
Si la proposition de loi passe, tout contenu jugé illicite par le gouvernement est déréférencé sous 24 heures. En d’autres termes, avec la proposition de loi Avia, c’est en marche vers la pensée unique. Les seules opinions qui seront autorisées sur les réseaux en France seront celles qui conviennent à nos gouvernants.
D’ailleurs, pour souligner la gravité de cette soi-disant guerre contre la « cyber haine », le gouvernement français coopère avec Facebook qui s’est engagé à livrer aux autorités françaises les adresses IP des profils accusés de répandre des contenus haineux sur sa plateforme. Une mesure, jusqu’ici, sans précédent.
Au bout de seulement deux ans, Emmanuel Macron a montré son vrai visage. Tout le fondement de sa politique repose sur deux choses : privatiser à outrance et museler toute opposition à sa politique. Il est en train, petit à petit, de transformer la France en un véritable Etat policier.