Emmanuel Macron a accordé ce samedi 25 mars 2017 une interview exclusive à une chaîne réunionnaise en marge de sa visite dans ce département d’Outre-mer
Emmanuel Macron débarque dans les Antilles françaises. Le chef de file d’En Marche ! a en effet effectué une visite officielle à la Réunion où il a pu prendre contact avec les Français d’Outre-mer à seulement moins d’un mois avant la présidentielle. Ce samedi, il a accordé une interview à la chaîne publique réunionnaise.
Sur la question de savoir ce qu’il attend des Réunionnais, il dira : « je pense que les Réunionnais, comme beaucoup d’Ultramarins, ont entendu, campagne après campagne, trop de promesses qui leur étaient faites et ils n’y croient plus tellement. Moi, je suis venu ici pour nommer les problèmes (…). Je veux faire des propositions concrètes pour répondre à tout cela. (…) Ce n’est pas une politique du guichet, mais une politique concrète que j’appelle les engagements réciproques ».
« La capacité à réussir de la même façon n’est pas assuré à la Réunion »
Dans l’interview, Macron dénonce une inégalité des chances entre les territoires d’Outre-mer et la République, une inégalité des chances que la République doit combattre. « La République doit à tous ces territoires la capacité à réussir de la même façon, ce n’est pas assuré à la Réunion », dénonce-t-il.
Sur la question de savoir ce qu’il prévoit pour lutter contre la vie chère en Outre-mer, Macron rétorque : « le point clé consiste à préserver les dispositifs existants, il faut développer les productions locales ». Le candidat d’En Marche ! compte « structurer les filières agricoles, la filière maritime, énergie, afin de faire baisser le coût de l’alimentation d’une part et le coût de l’énergie d’autre part ». Il prévoit ainsi 38 millions pour « accompagner la fin des quotas sucriers ».
« Permettre aux entreprises d’embaucher plus facilement »
Sur sa volonté de mettre en place des « prix-aider » aux populations d’Outre-mer souhaitant faire l’aller-retour entre la Métropole et leurs territoires, Macron s’explique : « il y a deux choses : la première est de s’assurer que partout il y a de la concurrence. Pourquoi les prix peuvent monter ? C’est quand il y une compagnie ou deux compagnies qui se mettent d’accord pour pouvoir augmenter les prix. Donc là, c’est un contrôle renforcé de l’autorité de la concurrence et plus de contrôle des opérateurs ».
Il ajoute : « la deuxième chose est qu’on puisse avoir un engagement d’au moins 20 000 billets par an, c’est qu’on puisse avoir vraiment une baisse d’au moins la moitié du prix du billet pour toutes celles et ceux qui ont des nécessités d’aller-retour. En particulier, je veux pouvoir aider les étudiants, les familles qui ont des besoins sur le plan de santé et les entrepreneurs ».
Le chef d’En Marche ! a également abordé l’épineuse question du chômage qui touche 137 000 Réunionnais. Sur ce, Macron dira : « la première chose pour créer de l’emploi, c’est de l’investissement, du développement d’activité, la restructuration des filières. La deuxième chose est de permettre aux entreprises d’embaucher plus facilement ».
« Répondre aux questions qu’on me pose »
Emmanuel Macron mise sur la suppression du RSI (Régime Social des Indépendants) qui, selon lui, est fait de « tracasseries, de complexités qui ne sont plus compréhensibles », sur la baisse des charges de 6% jusqu’à 2,5 smic, 10 points au niveau du smic pour toutes les entreprises et la simplification du droit du travail afin de permettre « une plus grande flexibilité ».
Macron ne compte surtout pas oublier les quartiers qui sont en difficulté. Il dira : « il y a aujourd’hui, malheureusement pour l’île de la Réunion, beaucoup de personnes qui vivent dans des quartiers, des quartiers politiques de la ville. Pour tous ces habitants, il y aura la création d’emplois francs c’est-à-dire toute personne qui décroche un CDI sera accompagné pendant trois ans avec une suppression en plus de 15 000 euros de décharge ».
Le journaliste est revenu sur le premier débat télévisé sur TF1 durant lequel l’Outre-mer n’a été évoqué que 10 secondes. A la question du journaliste de savoir pourquoi il n’en a pas assez parlé, Macron répond : « des confrères, des confrères à vous, ont scandé des thèmes. J’ai gardé pour esprit une forme de courtoisie qui consiste à répondre à la question qu’on me pose. Donc, on n’a posé aucune question sur l’Outre-mer c’est pour cela ».
« Les sondages sont ce qu’ils sont. Je suis candidat des gens »
Sur la question de savoir s’il est le candidat des sondages, le chef de file d’En Marche réplique : « (…) les sondages sont ce qu’ils sont. Je suis candidat des gens et s’il n’y avait pas un mouvement populaire qui m’avait déporté, je ne serais pas devant vous aujourd’hui. Beaucoup de gens qui me rallient tardivement ne me rallient que parce que leurs propres électeurs et les concitoyens leur disent souvent de le faire ».
Dans l’interview, Macron dit souhaiter qu’il y ait un outre-marin dans son gouvernement et promet de s’y rendre de plus en plus. « Les réalités sont différentes, il est important de venir voir, de venir écouter les enthousiasmes mais aussi les attentes (…), je veux revenir aussi rendre compte et qu’on me dise : ‘ça, ça ne va pas !’, parce que si vous ne me dites pas et si je ne viens pas sur le terrain, je ne le saurai pas depuis Paris », admet-il.