La Turquie est certes une dictature et une menace pour l’Occident et nourrit ostensiblement, de plus plusieurs décennies, des ambitions de grande puissance du Moyen-Orient. Toutefois, de là à en faire une réelle menace pouvant s’ingérer dans la prochaine élection présidentielle française est une aberration.
Pourtant, c’est l’erreur diplomatique commise par Emmanuel Macron dont la politique au Moyen-Orient a jusqu’ici connu un franc succès, notamment sur le Liban où le président français a réussi à remettre Saad Hariri au cœur de l’échiquier politique après sa démission.
Cependant, pour Emmanuel Macron dont les relations avec Recep Tayyip Erdogan n’ont jamais été au beau fixe, la Turquie n’est plus seulement une menace pour la sous-région. Elle est devenue un danger pouvant interférer dans les prochaines élections françaises de 2022 et en changer la donne.
En gros, Macron a fait du CNN qui, depuis l’arrivée de Trump au pouvoir, n’a cessé d’accuser (sans aucune preuve valable) la Russie d’avoir favorisé son élection à la tête des Etats-Unis. C’est un jeu extrêmement périlleux dans lequel le plus jeune président de la Vème République s’est lancé et qui pourrait avoir des conséquences diplomatiques catastrophiques pour le pays.
Alors, passons au vif du sujet. Ce 23 mars, dans une interview accordée à l’émission C Dans l’Air, Emmanuel Macron a ouvertement défendu la thèse selon laquelle la Turquie pourrait bien interférer dans la prochaine élection présidentielle française. Sur ce, ses propos ont été sans ambages.
« Il y aura des tentatives d’ingérence pour la prochaine élection », a-t-il déclaré d’un ton dur. La journaliste enchaine : « de la part des Turcs? ». Et Macron ne recule devant rien. Il persiste et signe : « évidemment. C’est écrit. Les menaces ne sont pas voilées. Donc, il faut qu’on soit très lucide ».
Pour le moment, aucune réaction des autorités turques, ni du président Erdogan qui n’a pas la langue dans sa poche. Le président turc veut-il éviter un conflit diplomatique après les propos extrêmement incendiaires tenus par Emmanuel Macron? Peut-être! Une chose est sûre : Macron a prévenu les Français. Le message est donc ceci : « si je perds, c’est que la Turquie m’a volé mon élection ».