En une année, l’Etat français, sous Emmanuel Macron, a doublé son budget consacré aux sondages d’opinion. Rien que pour l’année 2020, ce budget a atteint les 28 millions d’euros au lieu de 14 millions d’euros initialement prévus
Emmanuel Macron, à nouveau, épinglé dans ses dépenses XXL. Si début 2021, le gouvernement avait fait parler de lui dans ses dépenses éléphantesques accordées au cabinet de conseil américain McKinsey dans le cadre de la gestion de sa campagne vaccinale, les montants gigantesques consacrés aux sondages d’opinion et dévoilés par la presse risquent de faire grincer des dents.
C’est en tout cas ce que révèle une enquête exclusive de L’Obs, publiée ce 4 juin et intégralement lue par Lecourrier-du-soir.com. En effet, d’après le média français, Emmanuel Macron est de loin le président le plus accro à ce genre d’instruments, dépassant même son mentor Nicolas Sarkozy.
Dans l’enquête, on apprend que sous Macron, les dépenses consacrées aux sondages ont explosé de manière spectaculaire. Ainsi, la source explique que rien que pour l’année 2020, le budget du SIG (Service d’Information du Gouvernement) a dépassé les 28 millions d’euros au lieu de 14 millions initialement prévus.
Et le phénomène, qui a pris de l’ampleur depuis l’arrivée de Macron au pouvoir, n’est pas nouveau. Car, d’après l’étude, entre avril et mai 2018, l’Exécutif a commandé 20 études en 60 jours. « Au printemps 2018, entre avril et mai, lorsque le gouvernement présente sa réforme de la SNCF, il commande 20 études en 60 jours », révèle L’Obs.
Et d’ajouter : « puis, à la fin de la même année, du 3 au 19 décembre 2018, en pleine crise des ‘gilets jaunes’, l’exécutif, tétanisé par le risque d’insurrection, achète 7 vagues de sondages en 16 jours. Le gouvernement procédera de manière identique quand il présentera sa réforme des retraites en décembre 2019 : 7 études en 20 jours. »
Et le SIG a littéralement cassé son tirelire. Ainsi, en 2017, date à laquelle Emmanuel Macron est arrivé au pouvoir, 1,4 millions d’euros ont été dépensés en sondages d’opinion. En 2018, le chiffre passe à 1,9 millions d’euros, puis 3,3 millions d’euros en 2019 et en 2020, (pour seulement la moitié d’une année), la facture affiche 1,6 millions d’euros.
Pour rappel, en novembre 2020, Lecourrier-du-soir.com (qui s’était procuré le rapport parlementaire présenté par Marie-Christine Delloz, rapporteure spéciale du budget et députée Les Républicains du Jura) avait révélé le montant de 26 millions d’euros dépensés par l’Etat dans les sondages.
Dans ce rapport, on apprenait ceci : “en 2018, ce sont 46 études d’opinion qui ont été commandées, auxquelles se sont ajoutées 46 vagues de questions d’actualité réalisées par l’IFOP, pour un coût de 1,67 million d’euros. Ces études portaient principalement sur la réforme de la SNCF, et sur le mouvement des gilets jaunes. Les crédits alloués aux études ont franchi un nouveau seuil en 2019, à l’occasion de la tenue du Grand débat. 41 études ont été commandées, pour un coût de 3,37 millions d’euros. Cette progression est principalement imputable à l’étude d’analyse des contributions au Grand débat, dont le coût s’est élevé à 1,39 million d’euros. L’analyse des contributions sur la réforme des retraites a quant à elle coûté près de 242 000 euros”.