Après avoir menacé la junte militaire malienne, la France, par la voix de son président, menace désormais les autorités politiques libanaises à qui il demande de mener des réformes en profondeur en trois mois sinon des sanctions vont tomber
La diplomatie française sous Macron est certainement l’une des plus dures de ces dix dernières années. Ni Nicolas Sarkozy, ni François Hollande n’aurait fait mieux. En effet, sous le mandat du plus jeune président de la Vème République, les ordres émanant de Paris doivent être suivis à la lettre sinon ce sont des sanctions qui tomberont.
Ainsi, deux jours après avoir menacé la junte militaire malienne qui a pris les rênes du pouvoir depuis l’éviction d’Ibrahim Boubakar Coulibaly (IBK), la France maintient la pression sur les autorités libanaises, un pays qui traverse une crise politico-sociale sans précédent et qui risque, à tout moment, de dégénérer.
« C’est la dernière chance pour le système »
Le président français s’est rendu à Beyrouth ce 1er septembre après son voyage du 6 août survenu deux jours après l’explosion du port de la capitale libanaise. Ce 1er septembre, il est revenu dans ce même pays pour que les autorités libanaises lui rendent des comptes. Mission presque accomplie pour Macron qui a obtenu, sous la pression, la désignation de Moustapha Adib, en tant que nouveau premier ministre et la formation d’un gouvernement technocrate.
Désormais, Emmanuel Macron, qui agit comme l’émissaire du FMI au Liban, n’hésite pas de recourir à la menace comme il l’a fait, ces dernières heures, dans une interview accordée au média américain Politico. « C’est la dernière chance pour le système », prévient-il en faisant allusion aux autorités libanaises. Macron reconnaît tout de même que son pari est risqué.
« Macron menace de sanctionner le Liban »
Pour le président français, les choses doivent très claires. Sans réformes en profondeur d’ici trois mois, il y aura des sanctions. Macron n’a pas donné plus d’informations sur ces sanctions auxquelles le Liban pourrait faire face. Toutefois, il évoque des punitions pouvant aller du blocage du plan de sauvetage du FMI à des sanctions contre la classe politique.
Il faut dire que les menaces proférées par le président français ne sont pas tombées dans l’oreille d’un sourd. En effet, Emmanuel Macron a fait savoir avant de quitter le Liban pour Bagdad que la classe politique libanaise s’est engagée à former un gouvernement dans un délai de deux semaines.