Dans une interview accordée aux Echos et publiée ce jeudi 24 février 2017, Emmanuel Macron, chef de file du mouvement En Marche !, a dévoilé son projet économique pour redresser l’économie de la France en pleine perte de vitesse
Macron a dévoilé son projet économique. Le candidat du mouvement En Marche ! pour la présidentielle 2017 a déroulé son projet ce jeudi. Dans une interview accordée aux Echos, l’ex ministre de l’Economie et des Finances promet de prendre des mesures efficaces afin de redresser l’économie française en perte de vitesse depuis plusieurs années.
Sur la question de son analyse de la situation économique de la France et de l’Europe d’aujourd’hui, Macron dira : « nous sommes face à de multiples défis. D’abord, la France et l’Europe n’ont pas été au rendez-vous de la reprise mondiale. Face à la crise, l’Europe s’est enfermée dans une politique économique inadaptée s’engageant dans une politique d’autorité à contretemps ».
« Nous devons inventer un nouveau modèle de croissance »
Dans son interview, Emmanuel Macron déplore un déficit d’investissements privés et publics de la part de la France et de l’Europe. « Le deuxième défi auquel nous devons répondre est l’invention d’un nouveau modèle de croissance. Pour être juste et soutenable, elle doit être écologique et servir la mobilité sociale », ajoute-t-il. Pour le candidat du mouvement En Marche !, la priorité de la France est de régler le problème du chômage de masse.
Macron dénonce un marché des biens et services qui fonctionnent souvent mal et cite l’exemple du logement. « Le prix trop élevés pèsent sur le pouvoir d’achat des Français comme sur la compétitivité des entreprises », déplore-t-il. Il ajoute que la sphère publique est aussi marquée par un déficit d’efficacité, avec de trop de dépenses de fonctionnements et d’investissements publics ciblés et utiles.
« Je veux rendre nos dépenses publiques plus efficaces »
Sur la question de la trajectoire budgétaire qu’il propose à la France, Emmanuel Macron dira : « je veux rendre nos dépenses publiques plus efficaces tout en finançant la transformation de notre modèle de croissance ». Pour le candidat à la présidentielle, cela passe par trois grandes idées.
« D’abord, le respect de nos engagements européens, en restant dans l’épure de 3% de déficit avec des prévisions de croissance prudentes : 1,4% cette année, 1,8% en 2022. Pour 2017, la prévision est de 2,9% de déficit. Sur cette base, je ne prendrai pas de mesures additionnelles à l’été: ni cadeau, ni rigueur supplémentaire », prévient-il.
Il continue : « deuxième point, le poids de la dépense publique devra être progressivement ramené vers la moyenne zone euro. Je prévois donc une baisse de 3 points de la part des dépenses dans la richesse nationale. Cela représente 60 milliards d’économies par rapport au tendanciel ».
« Je construirai un nouveau modèle de croissance »
Dans son troisième point, le candidat propose de construire un nouveau modèle de croissance. « Troisième point, je construirai un nouveau modèle de croissance avec un plan d’investissement public de 50 milliards d’euros durant le quinquennat, en plus du soutien fiscal à l’investissement public ».
Le candidat détaillera les dépenses qui seront consacrées à ces 50 milliards de dollars. « Sur ces 50 milliards, 15 milliards seront consacrés aux compétences et qualifications des Français avec un plan de formation ambitieux des jeunes et des demandeurs d’emplois. 15 milliards seront consacrés à la transition écologique et énergétique, y compris en accompagnant, comme à Fessenheim, les territoires ».
Emmanuel Macron propose de réaliser 60 milliards d’économies qu’il explique en ses termes. « Je vise d’abord 25 milliards d’économies sur la sphère sociale. Cela passe par 15 milliards sur l’assurance-maladie, avec une progression des dépenses contenue à 2,3% par an. C’est tout à fait tenable ».
« Le taux de chômage peut raisonnablement atteindre 7% en 2022 »
Emmanuel Macron promet de ne supprimer aucun poste dans la fonction publique hospitalière. « Je ne supprimerai aucun poste dans la fonction publique hospitalière. La réorganisation du système de soins est de nature à faire cesser ces économies et à conduire un vrai plan de modernisation de l’hôpital ». Macron promet aussi de réaliser 10 milliards d’euros d’économie sur l’assurance-chômage grâce aux réformes structurelles.
« Le taux de chômage peut raisonnablement atteindre 7% en 2022 », soutient-il. Sur le système des retraites, Macron promet qu’il ne modifiera pas les prestations familiales et les retraites. Il a également promis de détailler en mars prochain une proposition de réforme structurelle qui, d’après lui, « ne sera pas guidée par une logique budgétaire, mais par une logique d’équité ».
« Il est possible de ne pas renouveler 120 000 postes de fonctionnaires »
Macron, s’il est élu, promet de supprimer des postes de fonctionnaires. « Il est possible de ne pas renouveler 120 000 postes de fonctionnaires, 70 000 venant des collectivités et 50 000 de l’Etat », prévient-il. « Ce n’est pas un objectif, mais un référentiel. Ce sera aux ministres de faire des choix. Je veux des ministres pleinement responsables sur les dépenses publiques », poursuit-il.
Sur sa politique d’impôts, Macron dira : « je propose une politique fiscale plus réaliste, plus juste et plus équilibrée, avec des baisses d’impôts réparties équitablement entre ménages et entreprises. (…) Sur le quinquennat, mon objectif est d’aboutir à une baisse nette des prélèvements obligatoires de 20 milliards pour soutenir le pouvoir d’achat et l’investissement ».
Le candidat Macron promet des hausses d’impôts mais uniquement en matière de fiscalité écologique. Dans son interview, il fait de la lutte contre le chômage sa vraie priorité. Sur la réforme du marché du travail, Macron promet une décentralisation des négociations sociales. Il souligne toutefois qu’il reviendra à la loi de « définir l’ordre public social, les entreprises pouvant y déroger par accords ».
« Il faut recréer de la confiance dans le couple franco-allemand »
Dans son interview, Macron est également revenu sur l’alliance entre son parti et le MoDem de François Bayrou. Sur la question de savoir si François Bayrou fera campagne à ses côtés, il rétorque : « je le souhaite. François Bayrou fera campagne à sa façon, dans son style et sa liberté, ce qui est sa marque de fabrique et cela me va très bien. Il pourra y avoir des accords car c’est la sincérité d’un rassemblement large. C’est aussi un moment de respiration de notre vie démocratique (…) ».
La question du couple franco-allemand a également refait surface dans l’interview. Macron dira : « la geste habituelle dans une campagne présidentielle française est de dire : ‘je renverserai la table et réorienterai le couple franco-allemand’. Ça ne rime à rien et n’a strictement jamais fonctionné. Il faut recréer de la confiance dans le couple franco-allemand. Mieux vaut un dialogue franc et exigeant que des rodomontades. Nous en sommes co-responsables (…) ».
Pour lire l’intégralité de l’interview, cliquez sur ce lien : www.lesechos.fr
Le titre est faux
Il ne promet pas une baisse du chômage DE 7 % mais une baisse du taux À 7 %…
« Macron dénonce un marché des biens et services qui FONCTIONNENT souvent mal et cite l’exemple du logement »
Merci de rectifier la faute : c’est le marché qui fonctionne mal et pas les biens et services qui fonctionnent mal