La plainte déposée par Antoine Boudinet, Gilet Jaune dont la main avait été arrachée le 8 décembre lors d’une manifestation, a été classée sans suite
Une plainte qui n’a finalement servi à rien. Antoine Boudinet, le Gilet Jaune dont la main avait été arrachée par un tir de grenade, n’a finalement pas obtenu gain de cause. En effet, sa plainte déposée contre le ministère de l’Intérieur et contre le préfet de la Gironde a été classée sans suite.
Le GIGN, chargé de mener l’enquête, expliquait avoir classé la plainte sans suite en raison de l’impossibilité d’identifier le policier qui avait lancé la grenade. « Aucun élément ne permet d’identifier l’agent des forces de sécurité intérieure, policier ou gendarme, qui serait à l’origine de l’envoi de cette grenade », pouvait-on lire dans le rapport qui confirmait néanmoins que la main du jeune homme avait été arrachée par une grenade GLI-F4.
« Antoine milite pour la fin de l’utilisation de ces armes »
Un rapport qui gêne profondément le conseil qui dénonce « un simulacre d’enquête ». Mais, l’avocat du jeune Gilet Jaune ne s’avoue pas vaincu. Il compte, avec son client, explorer d’autres pistes. En effet, l’avocat suggère désormais de « rechercher qui a pris la décision d’utiliser ces grenades dont la dangerosité est avérée et dont l’Etat avait annoncé l’abandon en juin 2018 »
Depuis cet incident malheureux qui lui ôté une main, Antoine Boudinet milite pour la fin de ces armes. « (…) Nous nous serrerons les coudes et nous nous battrons ensemble pour la justice et la fin de l’utilisation de ces armes de guerre. Nous appelons tous les blessés à nous rejoindre », disait-il dans un discours tenu ce 28 avril lors d’une réunion du collectif « Les Mutilés Pour l’Exemple ».
« Une situation qui met Castaner dans l’embarras »
Rappelons qu’Antoine Boudinet avait perdu sa main lors d’une manifestation Gilet Jaune à Bordeaux le 8 décembre 2018. La plainte classée sans suite intervient dans un contexte où le ministre de l’Intérieur est de plus en plus critiqué. En effet, beaucoup dénoncent la montée de la violence policière depuis l’arrivée de Christophe Castaner Place Beauvau.
Rappelons que la nuit de la Fête de la Musique, un jeune français du nom de Steve Caniço Maia, avait perdu la vie à Nantes lors d’une intervention policière très musclée. Depuis, un premier rapport mené par le GIGN avait disculpé les policiers, tandis qu’un second rapport de l’IGA avait pointé du doigt la responsabilité du commissaire de Nantes tout en blanchissant le préfet de la ville.