Malek Boutih, député PS de l’Essonne, a été l’invité de BFMTV ce dimanche après-midi. Le candidat PS pour les législatives a une nouvelle fois clashé sa propre formation politique qu’il qualifie désormais de « tribunal politique »
Sur BFMTV, Malek Boutih n’y est pas allé de main morte. Sur la question de savoir comment il juge les premiers pas d’Emmanuel Macron, il répond : « intéressants, pleins de promesses, très professionnels. L’essentiel reste devant mais je pense que, même si certains refusent de le voir, une page de l’histoire de la France est définitivement tournée, il n’y a pas de retour en arrière ».
Dans l’interview, Malek Boutih estime que la forme des partis traditionnels (PS et LR) est morte. « De toute façon, à terme, avec l’évolution des sociétés, avec les réseaux sociaux, avec l’internet, il faut être capable d’imaginer ce que sera la politique dans 50 ou 60 ans. Je pense qu’elle n’aura plus rien à voir avec les formes anciennes. (…) C’est avec la société qu’il faut gouverner ».
« Pendant très longtemps, les Le Pen ont exploité la rigidité du monde politique »
Dans l’interview, le député parti socialiste estime que l’arrivée de Macron est un coup dur pour le business Le Pen. « Pendant très longtemps, les Le Pen ont exploité la rigidité du monde politique, en apparaissant comme étant l’autre système, les antisystèmes. Finalement, ce qu’on a vu dans le débat présidentiel, c’est que l’effondrement de Madame Le Pen n’est pas lié à sa préparation. C’est un effondrement parce qu’elle ne savait plus quoi dire ».
Et d’ajouter : « il n’y avait plus rien à dire (…). Elle avait face à elle de la jeunesse, de la volonté, du dynamisme, une autre manière de voir les choses. Il n’y avait plus de système. Et sans système, elle n’existe plus. Je ne dis pas que ça va disparaître du jour au lendemain, mais je pense que tendanciellement on va voir une régression de cette forme politique dans notre pays ».
« Je lui confie mon pays avec responsabilité »
Lorsque la journaliste lui rappelle des propos qu’il avait tenus avant l’élection de Macron déclarant qu’il était prêt à lui confier son argent mais pas le pays, Malek Boutih tente de se justifier. « Déjà, ce n’est pas mal de confier son argent (…). Maintenant que les Français l’ont choisi, je lui confie mon pays avec responsabilité. Moi, je suis un démocrate », dit-il.
Il avoue dans l’interview qu’Emmanuel Macron a beaucoup évolué pendant toutes les phases de la campagne. Dans l’interview, Malek Boutih dit ne pas trouver injuste qu’En Marche ! ne l’ait pas investi comme candidat pour les législatives. « Ma vie, c’est des portes fermées. Je ne fais pas parti de ces responsables politiques qui émettent un jugement en fonction de leurs positions ».
« Ce n’est plus un parti politique. C’est un tribunal politique »
Dans l’interview, Malek Boutih assure qu’il ne perdra pas son étiquette de parti socialiste, mais n’a pas manqué à lancer des pics à sa propre formation politique. « Ils ont passé leur temps à faire des sanctions au lieu de faire de la politique. Ce n’est plus un parti politique. C’est un tribunal politique. Depuis quelques semaines, le parti socialiste ne fait plus qu’exclure, montrer du doigt, convoquer, sans avoir eu la moindre idée nouvelle à apporter dans le paysage politique (…) ».
Sur BFMTV, le député parti socialiste n’est pas passé à côté de l’actualité. Réagissant à la polémique au niveau du quartier parisien de La Chapelle-Pajol où les femmes font face quotidiennement à des harcèlements, il dira : « quand vous voyez un quartier de Paris où les femmes n’ont pas le droit de passer sur les trottoirs, on imagine ce que cela peut être dans un certain nombre de quartiers ».
« Il faut dégager tous ceux qui emmerdent les femmes »
Parlant de l’accueil des réfugiés, Il dira : « on les accueille mal. (…) Ceux qui veulent rester en France doivent adhérer à la charte de la république, aux valeurs républicaines et la première de ces valeurs est l’égalité homme/femme. S’ils ne sont pas d’accords, ils ont bien le droit. Mais, ils ne sont pas obligés de venir chez nous. Il y a d’autres pays qui acceptent la discrimination sexiste ».
Le député PS est clair. Sur la question de savoir comment gérer la situation de La Chapelle-Pajol, il n’y va pas par le dos de la cuillère : « il faut dégager tous ceux qui emmerdent les femmes. Sur la voie publique, ceux qui agressent les femmes n’ont pas leurs places. Ils doivent être arrêtés. Il n’est pas acceptable de laisser la situation en l’état (…) ».
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