Griveaux renonce à sa candidature à la mairie de Paris et assène un coup de massue à Emmanuel Macron. En effet, c’est la nouvelle du jour. L’homme qui, jusqu’ici, portait la candidature de la République En Marche pour les municipales du mois de mars prochain est tombé à la suite de la publication d’une vidéo à caractère sexuel.
Ce vendredi, le candidat LREM a lui-même annoncé sa démission dans un discours prononcé depuis le siège de l’AFP. Benjamin Griveaux y a dénoncé la violence dans la vie politique. D’une voix tremblante, il s’est adressé aux Français. « En annonçant ma candidature à la mairie de Paris, je connaissais la dureté de la vie politique », dit-il.
Et d’ajouter : « (…) hier, un nouveau stade a été franchi. Un site internet et des réseaux sociaux ont relayé des attaques ignobles mettant en cause ma vie privée. Ma famille ne mérite pas cela. Personne au fond ne devrait jamais subir une telle violence. (…) Cela va trop loin. C’est pourquoi j’ai décidé de retirer ma candidature à l’élection municipale parisienne ».
Le renoncement de Benjamin Griveaux a suscité un torrent de réactions dans la classe politique où beaucoup ont dénoncé une violence qui s’est emparée de la vie politique. Ainsi, Mélenchon parle d’une publication « odieuse » et l’essayiste Sonia Mabrouk dénonce « une poubellisation » de la vie politique.
Mais quoi qu’il en soit, cette nouvelle qui défraie la chronique ce vendredi est un coup extrêmement dur pour Macron dont le candidat peinait déjà à convaincre les parisiens. En effet, le renoncement de Griveaux à un mois d’une élection cruciale pour le président français risque de plonger le parti dans une crise profonde. Désormais, la question à se poser est celle de savoir qui sera le remplaçant de Griveaux.
Macron s’est battu jusqu’au bout, quitte à se débarrasser de Cédric Villani, pour maintenir Griveaux comme l’unique candidat officiel du parti. En Marche aussi. Pour faire face aux nombreuses attaques de la presse et donner l’image d’un parti soudé, la LREM avait décidé de se serrer les coudes en annonçant l’exclusion du très charismatique candidat mathématicien qui avait catégoriquement refusé de rejoindre Griveaux.
Le candidat d’En Marche vient ainsi de tomber dans des circonstances extrêmement floues qui certainement vont susciter de nombreuses questions dont celle de savoir si on n’assiste pas là à une manœuvre purement politique de se débarrasser d’un candidat de plus en plus isolé. Après tout, on est en politique et c’est bien possible.
Avec le départ de Villani, Macron venait de faire face à une fronde inédite au sein de son parti qui l’a d’ailleurs poussé à rencontrer les députés LREM cette semaine pour surtout tenter de calmer les esprits et de les rassurer. Avec le départ de Griveaux, le président de la République est anéanti. Macron dont le parti rêvait de contrôler la capitale française a déjà perdu la bataille face à Hidalgo et Dati. La crise qui secoue LREM est décidément interminable.