La presse algérienne, citant des sources proches de l’Etat algérien, affirme que deux puissances étrangères (la France et l’Italie) auraient versé plus de 30 millions d’euros aux terroristes basés au Mali afin d’obtenir la libération de deux otages italiens, d’une otage française (Sophie Pétronin) et de Soumaïla Cissé, opposant malien enlevé en mars dernier en pleine campagne pour les législatives
Des pays occidentaux ont-ils versé une rançon aux terroristes basés au Mali pour obtenir la libération d’otages? Du côté de l’Algérie, on ne se pose plus la question. C’est désormais une certitude, d’après des personnalités politiques très proches du pouvoir cité par la presse locale.
En effet, d’après le média algérien El Watan, un ex terroriste du nom de Moustapha Derrar, d’origine algérienne, a vendu la mèche. Arrêté par l’armée algérienne en 2013, l’ex djihadiste dit avoir été informé par ses codétenus que des négociations ont bien été menées par les autorités françaises et maliennes avec le groupe terroriste GSIM (Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans) afin d’obtenir la libération de Sophie Pétronin, otage française, de deux otages italiens (Pier Luisi Maccali et Nicola Chiaccio) et Soumaïla Cissé, grande figure de l’opposition malienne. En contrepartie, des terroristes devaient être libérés.
« 30 millions d’euros et 207 terroristes libérés »
Moustapha Derrar dit également tenir de source sûre l’information selon laquelle les otages ont été libérés en contrepartie d’un paiement de 30 millions d’euros et de la libération de 207 terroristes. Difficile de remettre en cause cette thèse car, une négociation entre les autorités françaises, maliennes et le groupe terroriste a été évoquée par le ministère algérien de la Défense, renseigne El Watan.
Toutefois, les autorités algériennes se gardent de préciser le montant exact de la rançon qui, selon elles, avoisinerait les 50 millions d’euros. En tout cas, cette révélation mettra très mal à l’aise les autorités françaises, notamment Jean Castex, actuel premier ministre de la France qui, au lendemain de la libération de Sophie Pétronin, avait nié toute négociation avec les djihadistes.