Répression policière ou tentative de faire tomber un gouvernement qui ne tient qu’à un fil ? Telle est la question qu’on se fait. En effet, sous Macron, la répression policière n’a jamais été aussi forte. Des manifestants pacifiques ont perdu un œil ou un bras, certains ont été violemment tabassés et une personne a perdu la vie.
Ce sentiment (pas tout à fait vrai) que la France vit sous la dictature fait désormais le tour du monde. Jadis connue pour être le lieu d’asile et de refuge des opprimés, la France sous Macron est devenue la risée du monde entier. Entre novembre 2018 à nos jours, on aura tout vu : des lycéens humiliés (front contre mur) à Mantes-la-Jolie, des manifestants frappés au sol face caméra. La police n’a plus peur de rien.
Et désormais, les lieux de culte, dernier refuge d’un peuple qui semble avoir été oublié par ses dirigeants, ne sont plus épargnés. En effet, l’intrusion des forces de l’ordre dans une église ne passe pas inaperçue. Les faits ne se sont pas déroulés à Hong-Kong, ni en Amérique Latine ou en Afrique, mais plutôt à Toulouse ce 1er février.
Les images parlent d’elles-mêmes. On y voit une jeune manifestante retranchée dans une église de la ville cueillie par des policiers armés. Pour éviter que cela ne dégénère, un groupe de policiers vient en renfort à leurs collègues (qui venaient de mettre la main sur la manifestante qui finira par être relaxée). La scène a failli mal tourner lorsqu’une foule en colère s’est ruée vers les forces de l’ordre pour sauver une des leurs.
La préfecture a émis un communiqué pour s’expliquer sur un fait inédit qui n’a laissé personne indifférent. L’église aussi. En effet, l’archevêque de Toulouse, Mgr Robert Le Gall, a brisé le silence juste après les faits adressant un message très fort aux policiers : « je rappelle que nos églises restent des lieux de paix et d’asile qui doivent être respectés comme tels », a-t-il fait remarqué.
Nul besoin d’insister sur cette interpellation que certains considéreront à tort comme un simple fait divers qui ne mérite pas qu’on lui accorde la moindre importance. Ce qui doit être souligné est que cette interpellation intervient moins d’une semaine après la réaction du président Macron contre la violence policière, allant jusqu’à poser avec un T-shirt dénonçant une dérive policière qui fait honte à tout un peuple.
Le geste du président, nous le savons tous, n’a pas trouvé grâce aux yeux des syndicats de police. « On attend autre chose d’un président. C’est scandaleux. On se demande s’il y a des conseillers en communication à l’Elysée », avait déploré Yves Lefebvre, secrétaire général de l’Unité-SGP-FO.
A travers une telle sortie, la police a raté une énorme occasion de se réconcilier avec le peuple. Macron, en tant que président d’une France en pleine ébullition, ne pouvait pas réagir autrement. Les manifestants mutilés, tabassés, humilités sont, après tout, des Français à part entière qui ne font que faire part de leur inquiétude quant à l’avenir du pays. Répondre à ces gens-là par des coups de matraque, des croche-pattes ou des grenades lacrymogènes, en aucun cas, ne saurait être cautionné.
Cette violence policière qui n’a cessé de gagner du terrain malgré les nombreuses réactions au niveau national et international n’a jamais été aussi forte. Malgré l’indignation générale, force est de reconnaître que cette violence est toujours là et ternit l’image d’un grand pays qui en 1789 avait fait la révolution pour justement garantir liberté, égalité et fraternité à tout un peuple.
Désormais, la question qu’on se pose est celle de savoir si ces forces de l’ordre qui ont réussi à mettre le gouvernement à genoux en conservant « le bénéfice de dérogation d’âge » sur la question des retraites veulent faire tomber le régime en place à travers une répression dont les conséquences seront assumées par le gouvernement.
Il convient en effet de noter que dès qu’il y a répression policière qui fait le tour de la toile, le gouvernement, à tort ou à raison, est immédiatement pris pour cible. Le T-shirt de Macron et la décision de Castaner d’interdire, il y a une semaine, l’usage de la grenade lacrymogène GLI-F4, étaient pourtant des signaux forts adressés aux forces de l’ordre, mais celles-ci semblent avoir tourné le dos au gouvernement en place et préfèrent envenimer une situation déjà très tendue. Pour quelle raison ?
A force de casser du manifestant, les forces de l’ordre finiront sans aucun doute par faire tomber un gouvernement de plus en plus fragile dont la survie, comme nous le savons tous, dépend de ces mêmes forces de l’ordre. Dans une crise sociale qui gagne du terrain, la fin de la répression serait un moyen efficace de réconcilier le peuple. Les policiers semblent avoir pris le chemin de l’affrontement et leur attitude, qu’on le veuille ou pas, est asse douteuse.