A quelques jours d’une élection municipale cruciale pour Manuel Valls à Barcelone, l’ex premier ministre socialiste a accordé une interview à l’Obs dans laquelle il s’est prononcé sur l’état du PS à son arrivée à Matignon en 2014 ainsi qu’aux circonstances qui ont conduit à l’élection de François Hollande en 2012
Manuel Valls a-t-il mis fin au rêve de François Hollande de revenir au pouvoir ? L’ex premier ministre français qui a quitté l’Hexagone après la défaite cuisante du PS à la présidentielle de 2017 a tenu, lors d’une interview accordée à l’Observateur, des propos qui ne vont pas plaire à François Hollande.
Dans l’interview, l’ex premier ministre fait des révélations de taille sur l’état dans lequel il a trouvé le parti socialiste. « En 2014, quand je deviens premier ministre, je découvre un groupe socialiste déprimé, divisé », confie-t-il. Concernant le quinquennat de Hollande, il en garde des regrets.
« J’étais oppressé »
« Il (François Hollande, ndlr) a été élu sur un malentendu. Il fallait tout péter, tout casser. Il ne l’a pas fait. Au fond, dès l’automne 2012, il ne pouvait plus se présenter », dit Valls. Evoquant l’effondrement du Parti Socialiste, Valls dira : « je n’en pouvais plus. A la fin, beaucoup n’en pouvaient plus. C’est pour cela que ça s’est effondré ».
Manuel Valls s’est prononcé sur son retour à Barcelone. Il dit s’être senti oppressé en France. « (…) J’étais oppressé. J’avais envie d’autre chose, de partir. J’ai retrouvé l’air », se réjouit l’ex maire d’Evry. Une décision qui, selon lui, n’a pas été facile vu ses liens avec la France. « Je voulais changer de vie. Mais prendre la décision de quitter un pays où vous avez étudié, milité, qui vous a tant donné, n’est pas facile ».
« Ce parti socialiste est mort »
Rappelons que Manuel Valls a été l’un des premiers responsables politiques du PS à avoir quitté le navire à la suite de la défaite historique de Hamon à la présidentielle 2017. D’ailleurs, le 09 mai 2017, dans une interview accordée à France Inter, il disait ouvertement que le PS était mort.
« Ce parti socialiste est mort, il est derrière nous. Pas son histoire et ses valeurs, mais il doit se dépasser », déclarait-il. Dans cette même interview, Manuel Valls avait appelé à donner à Emmanuel Macron une majorité. « Aujourd’hui, il est essentiel de donner une majorité large à Emmanuel Macron pour qu’il puisse gouverner et mettre en œuvre », lançait-il.