Nouveau coup de théâtre dans la lancinante crise politique marocaine : moins de 48 heures après avoir remercié le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane, chef du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste), le roi a nommé vendredi 17 mars Saad-Eddine Al-Othmani, numéro deux du même parti, pour lui succéder. Selon le communiqué officiel, Mohammed VI a reçu M. Al-Othmani en début d’après-midi au palais royal à Casablanca et l’a nommé chef du gouvernement « conformément à la Constitution et l’a chargé de former le nouveau gouvernement ». Cette nomination a pris de court la direction du PJD qui avait prévu de se réunir ce samedi pour tenter de trouver une réponse à la crise. Incapable de former une coalition depuis cinq mois, le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane avait en effet été démis de ses fonctions mercredi soir par voie de communiqué royal. Mohammed VI y annonçait aussi vouloir nommer un nouveau premier ministre, toujours issu des rangs de la formation islamiste. Réuni jeudi à son siège de Rabat, le secrétariat national du PJD n’avait pourtant pas donné de nom de remplaçant et annonçait un nouveau conciliabule pour le surlendemain.