L’embargo sur le gaz russe vient de faire sa première victime. D’après plusieurs sources, cette décision coûtera plus de 5 milliards de dollars par an à l’Allemagne, première puissance économique européenne
« Après la pluie vient le beau temps », dit l’adage. Mais, dans le conflit qui oppose la Russie de Poutine à l’Ukraine, après les sanctions, ce sont bien les ennuis qui risquent de frapper aux portes de l’Occident. Et l’Allemagne, jusqu’ici première puissance économique européenne, risque de payer le plus lourd tribut.
En effet, d’après plusieurs médias dont US News, l’embargo sur le gaz russe coûtera 5 milliards de dollars par an à l’Allemagne. Le média dit tenir sa source de l’hebdomadaire allemand Welt am Sonntag. L’information a été confirmée par l’agence de presse, Reuters qui cite la même source.
Cette révélation intervient plus d’un mois après la décision de l’Union Européenne de tourner le dos au gaz russe dans le cadre d’une série de sanctions contre la Russie de Vladimir Poutine qui a envahi l’Ukraine le 24 février dernier. Une décision de l’UE à laquelle Berlin s’est soumis à contrecœur.
Il faut, en effet, reconnaître que l’embargo sur le gaz n’a jamais été du goût de l’Allemagne, l’un des pays les pays dépendant de ce gaz. D’ailleurs, en mars dernier, dans un communiqué, Olaf Scholz, le nouveau chancelier allemand, avait fait part de son désaccord.
“L’Europe a délibérément décidé de se passer du gaz russe, conséquence des sanctions contre la Russie”, avait-il écrit. Et de poursuivre : “(…) en ce moment, les livraisons de gaz vers l’Europe pour le chauffage, l’électricité et les industries ne peuvent être assurées autrement. C’est donc pour cette raison que nous avons pris une décision consciente de notre part afin d’assurer la poursuite des activités des entreprises en se basant sur le gaz russe”.
Un mois plus tard, en avril, l’Allemagne défiera, une nouvelle fois, l’Europe sur un sujet extrêmement sensible. D’après une information de l’agence de presse Reuters, qui cite un porte-parole du gouvernement allemand, Berlin avait catégoriquement refusé un embargo sur le gaz et pétrole russe et un paiement de son gaz russe en roubles, comme l’exige désormais Vladimir Poutine.
Mais, le géant européen s’est très vite retrouvé dans une situation compliquée en subissant des fortes pressions exercées à la fois par l’Union Européenne et Moscou. Ainsi, l’Allemagne finira par accepter de payer son gaz russe en roubles. Mais, pas que! Elle finira aussi par se joindre, à son corps défendant, à l’Union Européenne qui a pris la ferme décision, il y a quelques jours, de ne plus acheter du gaz russe.