Au moment où les ministres européens des Affaires étrangères s’apprêtent à trancher sur la question de l’interdiction de visa aux citoyens russes voulue par Zelensky (président de l’Ukraine), Josep Borrell, chef de la Diplomatie européenne, se dit ouvertement opposé à cette idée, préférant que l’interdiction vise uniquement les proches de Poutine
Mauvaise nouvelle pour Zelensky. Après les Etats-Unis, c’est l’Union Européenne qui rejette, à son tour, sa demande d’interdire aux citoyens russes d’entrer en Occident. En tout cas, interrogé sur ce sujet, Josep Borrell, chef de la Diplomatie européenne, s’y oppose catégoriquement.
C’est du moins l’information révélée par Reuters qui nous apprend que Borrell a livré son avis sur ce sujet sensible lors d’une interview accordée au média autrichien ORF TV. Pour le chef de la Diplomatie européenne, la meilleure solution serait de procéder à des refus de visa, en ciblant notamment les proches de Poutine.
« Je ne pense pas que rompre les relations avec la population civile russe aidera et je ne pense pas que cette idée obtiendra l’unanimité nécessaire », a-t-il fait savoir. Et d’ajouter : « je pense que nous devons revoir la manière dont certains Russes obtiennent le visa, certainement pas les oligarques. Nous devons être plus sélectifs. Mais, je ne suis pas favorable à ce qu’on cesse d’accorder le visa à tous les Russes ».
Les déclarations de Josep Borrell interviennent au moment où les ministres européens des Affaires étrangères s’apprêtent à se rencontrer pour trancher sur cette question qui divise déjà toute l’Europe depuis quelques jours. Cependant, il n’y a pas que les Européens à ne pas être sur la ligne du président ukrainien. Les Américains aussi n’approuvent pas l’idée d’interdire les Russes à fouler leur sol.
C’est du moins l’information que Lecourrier-du-soir.com a obtenue ce 24 août de l’agence de presse Reuters. En effet, d’après cette source, la décision du gouvernement américain a été annoncée par un porte-parole du Département d’Etat qui affirme que des restrictions de visa ont déjà été mises en places à l’encontre de quelques personnalités politiques russes.
Pour sa part, Washington préfère adopter la mesure allemande qui consiste à refuser le visa d’entrer sur son sol à des personnalités proches de Vladimir Poutine. “Les Etats-Unis ne souhaiteraient pas fermer ses portes aux réfugiés et dissidents russes ainsi qu’à d’autres groupes vulnérables aux violations des droits de l’homme”, a martelé le porte-parole lors d’un point de presse.
Et d’ajouter : “pour nous, il a été très clair qu’il fallait faire la différence entre les actions menées par le gouvernement russe et ses décisions politiques concernant l’Ukraine et le peuple russe”. Il convient de rappeler que cette stratégie est celle adoptée en Espagne par le gouvernement socialiste dirigé par Pedro Sanchez qui estime que le fait d’interdire l’accès sur son sol à des oligarques proches de Poutine suffit déjà comme sanctions.