Quelques heures après la libération d’Ahmad Dakamseh, citoyen jordanien condamné en 1997 pour le meurtre de sept écoliers israéliens, l’indignation est à son comble en Israël où des autorités appellent à ce qu’il retourne en prison sans condition
Ahmad Dakamseh est libre. Le Jordanien purgeait une peine de 20 ans dans les geôles de son pays après avoir assassiné sept écoliers juifs. Les faits remontent en 1997. Libéré ce samedi avant minuit, le meurtrier a reçu un accueil chaleureux de la part des Jordaniens. Une foule en liesse s’est rassemblée devant sa maison, dans le village jordanien d’Ibdir.
Aussitôt annoncée, la libération d’Ahmad Dakamseh a suscité une vague de réactions en Israël. Des autorités politiques n’ont pas hésité à demander qu’il retourne en prison. C’est notamment le cas du député israélien Oren Hazan qui, ce dimanche, a demandé aux autorités jordaniennes de remettre Dakamseh en prison.
« Dakamseh est un terroriste »
« Dakamseh est un terroriste dont les incitations à la haine devraient être ajoutées à ses crimes antérieures. S’il appelle au crime de plus d’Israéliens, ceci constitue une menace publique dont la Jordanie devrait s’occuper. Si rien n’est fait, le sang de Dakamseh lui tombera sur sa propre tête », a averti Oren Hazan.
Le député Likoud poursuit : « le fait que ce meurtrier abominable soit relâché et honoré comme un roi montre à quel point notre accord de paix avec ce gouvernement est fragile et montre que cet accord de paix ne sert qu’aux intérêts étrangers. Je me rappelle de la visite du roi Hussein en Israël. Ce fut juste après ce meurtre. Il s’était agenouillé et avait imploré pardon ».
« Des déclarations qui dérangent »
Le député demande au roi de Jordanie, roi Abdallah, de faire le même geste de repentance à la suite de ce meurtre. Mais, un nouveau fait risque d’envenimer la situation. A peine sorti de prison, le meurtrier Ahmad Dakamseh ne regrette rien. Pis, il adopte un discours anti-Israël d’une très rare violence.
« Les Israéliens sont des déchets humains que le reste du monde a vomi sur nos pieds. Nous devons les éliminer par le feu ou par l’enterrement. Si ceci n’est pas fait par nos propres mains, il incombera à la future génération de le faire », a-t-il réagi lors de sa première interview accordée à la chaîne Al-Jazeera.
« Une affaire politique ? »
S’adressant aux Jordaniens, il dira : « ne croyez pas au mensonge d’une normalisation (des relations) avec l’entité Sioniste. Ne croyez pas au mensonge d’une solution à deux Etats. La Palestine est une seule terre de la rivière à la mer, il n’y a aucun Etat appelé ‘Israël’ ». Dans une autre interview reprise par Times of Israel, le meurtrier assure qu’il ne projette pas de mener d’autres attaques.
Une révélation. Jerusalem Post nous apprend que depuis plusieurs années, de plus en plus en voix s’étaient levées en Jordanie demandant qu’Ahmad Dakamseh soit gracié. En 2008, 70 personnalités avaient ainsi signé une pétition demandant au roi Abdallah de lui accorder une grâce. En 2011, le ministre jordanien de la justice l’avait même qualifié de « héros ». En 2014, la majorité au parlement vote en faveur de sa libération.
« Il tue 7 enfants et blesse 5 »
Les autorités jordaniennes n’ont pas été prolixes sur cette affaire. Ce dimanche, le média jordanien JordanTimes avait souligné qu’Ahmad Dakamseh a été libéré après avoir entièrement purgé sa peine de prison. Il est important de rappeler que Dakamseh a été arrêté en 1997.
A cette date, le meurtrier, âgé de 26 ans, muni d’une arme automatique, avait ouvert le feu sur un groupe d’écoliers israéliens lors d’une sortie scolaire au niveau de la frontière entre la Jordanie et Israël. Il avait tué sept enfants et avait blessé cinq. Un tribunal jordanien l’avait dispensé de la peine de mort. Il sera condamné à la prison à vie.