Juan Branco, avocat français et figure charismatique des Gilets Jaunes, annonce avoir déposé une plainte contre l’Union Européenne qu’il accuse d’être responsable de la mort de quelque 14 000 migrants en Méditerranée
Juan Branco veut assigner l’Union Européenne en justice pour la mort des migrants en Méditerranée. En effet, dans une interview exclusive accordée au média espagnol, Eldiario.es, l’avocat gilet jaune qui défraye la chronique en France confirme avoir écrit à la CPI (Cour Pénale Internationale) pour qu’une enquête soit ouverte contre des fonctionnaires et des autorités de l’UE sur leur rôle dans les tragédies en Méditerranée.
« Les morts (de migrants, ndlr) ont été causées de manière consciente et volontaire », a-t-il martelé. Et d’ajouter : « ce fut une attaque systématique contre une population civile ». Juan Branco dit avoir enclenché une procédure judiciaire contre l’UE après avoir étudié un rapport de Forensic Architecture.
Dans l’interview accordée à Eldiario.es, Juan Branco accuse les autorités européennes de s’être alliées avec des mercenaires libyens pour attaquer systématiquement une population civile. « Ils les ont financés et les ont soutenus au niveau de l’opération », indique l’avocat franco-espagnol.
« Une politique extrêmement répressive »
« Ils ont mis en marche une politique extrêmement répressive sans que leur responsabilité juridique ne soit engagée parce qu’officiellement, ce n’était pas eux, mais les Libyens qui commettaient (ces dérives, ndlr) », dit-il soulignant que l’Union Européenne reste la seule responsable de ces actes.
Juan Branco a expliqué les trois niveaux de responsabilité dans cette affaire. « Premièrement, les responsables politiques qui fixent les objectifs politiques. Deuxièmement, les responsables administratifs au sein de la Commission Européenne et les directeurs généraux qui ont élaboré les plans afin d’exécuter cette volonté politique. Troisièmement, il y a ceux qui exécutent cette volonté politique, Frontex et autres ou du côté de la Libye, les criminels qui se sont associés à l’Union Européenne », explique-t-il.
« Merkel, Macron et Hollande dans le viseur de Branco »
Dans sa plainte, l’avocat vise principalement trois chefs d’Etat : Angela Merkel, Emmanuel Macron et François Hollande. « La question à résoudre est celle de savoir si ces politiques ont été décidées au niveau de chefs d’Etat et si Merkel, Macron et Hollande y ont été impliqués », dit-il.
Juan Branco note que Merkel avait déjà été informée des crimes contre l’humanité en Libye commis contre des migrants. « Pour Merkel, ce sera très difficile de nier qu’elle savait ce qui se passait en Libye. En signant ces accords de coopération (avec la Libye, ndlr), elle était devenue, au moins, complices de ces actes », indique Juan Branco.
Pour lire l’interview originale dans sa version espagnole, cliquez ici : Eldiario.es