A moins d’un mois de la présidentielle, la classe politique française est agitée. La gauche peine à se rassembler, au camp Macron, certains ralliements semblent ne pas être les bienvenus
A quelques jours de la présidentielle, le paysage politique français est agité. A gauche comme au centre, les déclarations sont houleuses. Dans le camp d’Emmanuel Macron, on se réjouit de la forte vague de ralliements en soutien au candidat d’En Marche ! ces derniers jours. Toutefois, la prudence est de mise.
Interrogé sur Europe 1 ce jeudi, le président de la Commission Nationale d’Investiture d’En Marche ! Jean-Paul Delevoye estime que tous les ralliements ne se valent pas. « Il y a des hommes qui ont du crédit et d’autres qui n’en ont pas », a déclaré l’ancien président du Conseil économique et social.
« Cette offre serait nécessaire pour les citoyens »
Jean-Paul Delevoye s’est également prononcé sur le cas de Jean-Yves Le Drian, actuel ministre français de la défense dont le ralliement est pressenti en fin de semaine. Il dira : « on voit bien qu’il a conquis un crédit international, européen et national. S’il décide de mettre son crédit au service d’une aventure nouvelle qui consiste à clarifier l’offre politique (…), cette offre (serait) nécessaire pour les citoyens ».
Pendant ce temps, la gauche est divisée. Alors que Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon n’arrivent toujours à s’entendre sur une candidature unique, les choses se compliquent. Et des personnalités de la gauche font entendre leurs voix. C’est le cas notamment d’Arnaud Montebourg, ancien ministre de l’Economie, du Redressement productif et du numérique.
« Si la gauche était unie, on ne discuterait même pas »
Montebourg a demandé à Jean-Luc Mélenchon de retirer sa candidature. « J’appelle au retrait de la candidature de Jean-Luc Mélenchon », a-t-il déclaré sur France Inter. Il a aussi appelé à l’union de la gauche. « Si la gauche était unie, y compris Jean-Luc Mélenchon, on ne discuterait même pas », ajoute-t-il.
Arnaud Montebourg craint la disparition des partis de gauche qui ont vocation à défendre le monde du travail. « On a déjà perdu le parti communiste, maintenant le PS, qu’est-ce qui restera en face pour défendre le monde du travail, les sans-voix de ce monde cruel sur le monde économique ? Qui représentera cette partie de la population ? », se demande l’ex ministre.
« Montebourg s’en prend à Valls »
L’ex ministre s’est aussi attaqué à Manuel Valls, ancien premier ministre français et perdant de la primaire à gauche qui a décidé de ne pas parrainer Benoit Hamon alors qu’il avait promis de soutenir le vainqueur de la primaire. « Je regrette que quand on signe un engagement, on le transforme en chiffon de papier », regrette Arnaud Montebourg.
Les propos de l’ex ministre interviennent à moins d’un mois de la présidentielle dans un contexte particulièrement difficile pour le PS fragilisé par les nombreux ralliements de ses membres au camp Macron. Rappelons que le candidat Hamon qui est loin de faire l’unanimité à gauche a dévoilé son programme ce jeudi.