Castaner est-il vraiment le ministre de l’Intérieur de la France ? Cette question peut se poser à la suite de son attitude ce mardi 30 juillet lors de la conférence de presse durant laquelle l’Exécutif a tenté d’apporter des explications sur la mort de Steve Caniço, animateur décédé lors d’une intervention policière le soir de la Fête de la Musique à Nantes.
On parle bien d’un jeune mort dans des conditions floues. Si l’IGPN établit que sa disparition n’est pas liée à l’intervention policière (ce qui est faux), c’est plutôt l’attitude de Christophe Castaner qui surprend plus d’un. Son silence ce mardi alors que son ministère est pointé du doigt dans cette affaire est tout simplement incompréhensible.
Les détails ne passent pas inaperçus. En effet, ce mardi, face à la presse, les Français s’attendaient à ce que Castaner, ministre de l’Intérieur, assume toutes ses responsabilités dans ce qui s’est passé et qu’il s’adresse directement au peuple. Mais, à la surprise générale, il s’est plutôt contenté d’écouter le premier ministre qui, du début jusqu’à la fin de son discours, a esquivé le véritable point sur lequel tout le monde l’attendait : celui de la violente intervention policière qui n’était pas nécessaire.
Parlant du rapport de l’IGPN, voici la réaction du premier ministre : « ce rapport met en évidence des difficultés liées à l’intervention consécutive à des jets de projectiles en direction des policiers et menées dans un rapport de force défavorables qui a conduit à l’emploi de moyens lacrymogènes ».
Et d’ajouter : « il met également en évidence des interrogations sur la préparation de cette événement. A l’issue du travail de l’Inspection Générale de la Police Nationale, des questions restent donc posées. Par exemple, dans quelles conditions les sounds systèmes ont-ils pu être installés sur certaines parties du quai de la Loire ne disposant ni de garde-corps, ni de barriérages ? »
L’explication du Premier ministre était certes nécessaire dans une affaire devenue « affaire d’Etat », (comme l’a dit maître Cécile de Oliveira, l’avocate de la famille de Steve), mais celle du ministre de l’Intérieur était la seule qui pouvait calmer les esprits dans une situation pareille. En lui refusant la parole, l’Exécutif fait une erreur de communication monumentale dont l’interprétation est double :
- L’Exécutif n’a pas voulu que Castaner s’explique car son limogeage serait proche et qu’il ne sert donc à rien de lui donner une importance qu’il ne mérite pas
- L’Exécutif n’a pas voulu que Castaner s’explique car s’étant rendu compte que le ministre de l’Intérieur est totalement dépassé par les événements et que toute erreur de communication de sa part risque d’envenimer une situation délétère.
Quoi qu’il en soit, l’intervention de M. Castaner, ne serait-ce que pour présenter ses condoléances publiques à la famille de Steve, était nécessaire. Pourtant, il n’y a eu aucune réaction de sa part. Il s’est caché derrière Edouard Philippe se contentant d’acquiescer au discours du chef du gouvernement qui s’est comporté comme le porte-parole de la police.
Le show auquel on eu droit hier est extrêmement scandaleux. Puisque Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur, n’est plus en mesure de s’expliquer sur une affaire qui concerne son ministère, alors que fait-il dans le gouvernement ? Macron aurait mieux fait de se débarrasser de lui. Il est devenu un sérieux problème.