Il y a deux semaines, son exclusion de la République En Marche avait fait la une des médias. Et comme par hasard, moins de deux semaines plus tard, le parti présidentiel lui court après. Cédric Villani, génie mathématicien âgé de 46 ans, est devenu incontestablement l’homme qui tient dans ses mains le destin de LREM aux municipales.
Lorsqu’il a été exclu ce 29 janvier, LREM pensait avoir adressé un signal fort à tous les membres du parti que la discipline prime sur tout. A cette époque, Benjamin Griveaux, qui jeté l’éponge le 14 février, était en 3ème position dans les sondages, loin derrière Anne Hidalgo et Rachida Dati et Villani, en 4ème position, avait catégoriquement refusé de se rallier à lui.
Toutefois, il n’a fallu que 14 jours pour que le parti présidentiel se heurte à la réalité que le retour de l’enfant prodige était inévitable pour prétendre conquérir Paris, d’autant plus que Griveaux n’avait plus aucune chance de sauver LREM d’une défaite annoncée qui fragiliserait énormément Emmanuel Macron à deux ans d’une présidentielle cruciale.
Ces dernières heures, il s’est passé un événement qui restera à jamais gravé dans les mémoires. Le renoncement de Benjamin Griveaux à être candidat à la mairie de Paris à la suite de la publication d’une vidéo à caractère sexuel. Certains parlent d’un scandale et dénoncent une manœuvre malsaine d’évincer un candidat. Moi, je fais partie de ceux qui pensent que l’Affaire Griveaux n’en est pas une et que tout a été manigancé pour le pousser à la sortie et le remplacer par l’homme qui tient désormais entre ses mains le salut du parti.
Les faits qui se sont produits ces dernières heures ne laissent personne indifférent. En effet, le soir même de la démission de Griveaux, la presse annonce que Villani a été contacté par les ténors du parti. Le lendemain, Sylvain Maillard, député LREM, joue la carte de la séduction et annonce publiquement que « la main est tendue » au mathématicien. Le 17 février, la presse révèle que Villani et Stanislas Guerini, patron de LREM, se sont réunis secrètement pour étudier une éventuelle coalition.
Les ténors de LREM sont tout sauf dupes. Ils ont parfaitement compris que la bataille de Paris ne pourrait se livrer sans Villani, que le génie mathématicien est devenu incontestablement le seul homme politique capable d’éviter à Emmanuel Macron et à son parti une claque qui, certainement, sonnerait le glas d’une formation politique qui peine à gagner les cœurs et les esprits.
Villani finira-t-il par céder et rejoindre la maison-mère (LREM) ? Pour le moment, difficile de répondre à cette question. Mais, dans la presse, l’on annonce déjà une éventuelle coalition entre LREM et le mathématicien à la suite d’un échange entre Agnès Buzyn et Cédric Villani que ce dernier a d’ailleurs jugé « cordial ».
L’objectif des ténors du parti semble désormais atteint. L’équation n’était pas difficile à résoudre. Il fallait tout simplement neutraliser un Griveaux qui ne trouvait pas grâce aux yeux des Parisiens et le remplacer par un dissident qui, en dépit de son manque d’expérience politique, arrive tout de même à mobiliser 10% de l’électorat parisien. Villani est ressuscité.