La présence de plus en plus importante de troupes européennes au Sahel risque de susciter une vive polémique en Afrique ces prochaines années. L’Occident défend le déploiement de ses troupes par la nécessité d’enrayer le terrorisme en Afrique. Pour les Africains, c’est un néocolonialisme déguisé
Assiste-t-on à une guerre contre le terrorisme ou à un néocolonialisme déguisé? Cette question posée à plusieurs reprises refait surface au moment où la France, à travers la mise en place de la force Takuba, invite les nations occidentales à déployer des forces militaires au Sahel, principalement au Mali, pays en proie à la menace terroriste depuis plus de 8 ans.
En effet, il y a une semaine, Lecourrier-du-soir.com avait révélé le déploiement de soldats prévu prochainement par la Suède pour participer à l’effort de guerre contre le djhadisme au Sahel. Et ce n’est pas le seul pays européen à annoncer un déploiement de ses troupes dans cette partie du continent africain. La Grande-Bretagne et la Grèce aussi.
Et ce n’est pas fini. Car, ce 12 février, Lecourrier-du-soir.com a aussi appris du média DefenseWeb.com que l’Allemagne va aussi participer à la guerre contre le terrorisme au Sahel. D’après cette source, 240 soldats allemands seront déployés au Mali dès mars pour 6 mois.
« Une présence qui inquiète les mouvements panafricanistes »
Il convient de souligner que ces troupes européennes ont été déployées dans le cadre de l’opération Takuba, une force d’élite européenne anti-terroriste dont la mission consistera principalement à appuyer les forces militaires locales. Dans le cadre de cette même opération, d’autres pays devront envoyer des soldats en Afrique, notamment au Sahel. Parmi les pays dont les troupes sont déjà sur place, figurent : la France, la Grèce, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis. Elles seront désormais jointes par les troupes suédoises et allemandes.
Il faut dire que la présence de ces troupes au Mali pour lutter contre le djihadisme au Sahel pose toutefois un autre problème majeur dont on parle très peu : la souveraineté des Etats du Sahel. En effet, depuis quelques années, plusieurs mouvements en Afrique, notamment au Mali, appellent ouvertement au départ des troupes occidentales, notamment françaises, les accusant de piétiner leur souveraineté et de militariser la région avec l’unique objectif de s’accaparer des ressources naturelles.