L’Iran a annoncé ce lundi 17 juin qu’il dépassera la limite des 300 kilogrammes d’uranium enrichi fixée lors de la signature de l’Accord Nucléaire signé en 2015. Cette décision est une réponse adressée à Donald Trump qui, en mai 2018, avait annoncé le retrait des Etats-Unis de cet Accord historique
En pleine crise avec l’Occident, l’Iran hausse le ton. En effet, deux jours après l’attaque de pétroliers attribuée au régime iranien, la République Islamique vient de faire une révélation de taille qui a pris de court la communauté internationale et qui risque d’envenimer les relations entre Téhéran et Washington.
En effet, Behrouz Kamalvandi, porte-parole de l’Organisation de l’Agence Atomique en Iran, a fait savoir que d’ici dix jours, la production de l’uranium enrichi dépassera les 300 kilogrammes. « A partir d’aujourd’hui, le compte à rebours à commencé et cela veut dire que d’ici le 27 juin, la production de l’uranium enrichi dépassera les 300 kilogrammes », a-t-il déclaré aux journalistes lors d’une visite au site nucléaire d’Arak.
Behrouz Kamalvandi va plus loin et ajoute : « après avoir dépassé les 300 kilogrammes, nous augmenterons la vitesse de production de l’uranium enrichi au-delà de 3,67% ». Kamalvandi présente deux scénarii possibles : « l’un est d’augmenter l’enrichissement de l’uranium de plus de 5% pour les centrales de Bushehr et l’autre est de l’augmenter de 20% pour la centrale de Téhéran », a-t-il expliqué.
« La décision de Trump qui change tout »
Si l’information suscite une vive réaction de la presse occidentale, en Iran, on affirme qu’il n’y a rien de nouveau sous le soleil. En effet, d’après le média iranien Tehran Times, la décision d’éliminer partiellement cette contrainte a été prise le 8 mai 2018 lorsque Donald Trump, président des Etats-Unis, avait annoncé le retrait de son pays de l’Accord Nucléaire Iranien.
Le président américain avait sévèrement critiqué l’Accord avant d’annoncer la prise de nouvelles sanctions contre le régime iranien. Annoncée ce lundi, la décision iranienne est un message fort lancé à l’Europe. Après le retrait des Etats-Unis, Téhéran et les autorités européennes avaient en effet entamé des pourparlers pour sauver l’Accord.
« Nous avons attendu une année »
Il était surtout question pour l’Iran de contrecarrer, avec l’aide de l’UE, les sanctions financières qui pèsent sur son économie. La République Islamique avait accordé un délai de 60 jours à l’UE pour réagir. « Les Européens ont encore le temps, nous avons attendu une année », a rappelé Kamalvandi.
Cette décision intervient dans un contexte extrêmement tendu où les Etats-Unis accusent l’Iran à deux reprises d’avoir attaqué des pétroliers au large de la Mer d’Oman il y a deux jours. Très remonté, l’Iran promet de mener une guerre sans merci contre l’ennemi. « Si besoin en est, l’Iran contrecarrera ouvertement, de manière puissante et sévère, les ennemis de la nation », a menacé le chef d’Etat-major iranien, Mohamad Hussein Baqeri.