Opération anti-drogue aux Caraïbes : la CIA déclenche son dernier plan pour renverser Nicolas Maduro

Les Etats-Unis ont perdu patience dans leur volonté de faire tomber Nicolas Maduro, actuel président du Venezuela. En effet, après plusieurs tentatives de soulèvements militaires qui ont échoué, le gouvernement américain et la CIA ont trouvé une nouvelle stratégie : faire semblant de lutter contre le trafic de drogue dans les Caraïbes pour en finir avec le régime bolivarien.

Il faut suivre le déroulement des faits pour comprendre ce qui se joue réellement. En effet, le 23 janvier 2019, l’administration Trump avait adopté la stratégie des pays de l’UE qui, en 2011, pour accélérer la chute de Kadhafi, avait refusé de reconnaître son gouvernement. Le 23 janvier, les Etats-Unis appliquent la même doctrine, reconnaissent l’opposant Juan Guaido président du Venezuela.

Le 30 avril, les Etats-Unis tentent un passage en force en se basant sur des éléments de l’armée vénézuélienne qui déclencheront un soulèvement militaire dans la journée du 30 avril. Le coup d’Etat manqué avait été orchestré par les Etats-Unis avec sans aucun doute la participation de la CIA.

Depuis une année, toutes les tentatives militaires mises en place par l’administration Trump se sont soldées en fiasco et le régime de Maduro est plus fort que jamais. Désormais, les Etats-Unis ne peuvent plus attendre et tentent de déclencher une ultime stratégie : se draper dans une guerre contre le trafic de drogue pour porter le dernier coup de grâce au successeur d’Hugo Chavez.

Il fallait pour cela trouver un modus operandi convaincant, c’est-à-dire un motif qui permettrait de légitimer une intervention militaire. En Irak, on nous parlait d’armes de destruction massive qui n’ont jamais existé. Au Venezuela, on nous dit cette fois-ci que le président du Venezuela est impliqué dans du narco-terrorisme.

C’est en tout cas l’accusation faite ce 26 mars par le Département de Justice américain dirigé par Wiliam Barr qui a accusé le gouvernement du Venezuela, son président et quelques ministres, de trafic de drogue, de blanchiment d’argent, de corruption et de crimes. Des accusations formellement rejetées par Maduro qui a immédiatement traité Trump de « misérable ».

Dans un article publié sur ce site il y a quelques jours, j’avais révélé qu’un coup d’Etat militaire était en place contre Maduro et qu’il serait déclenché depuis la Colombie ou le Brésil, deux pays frontaliers avec le Venezuela et dont les gouvernements nourrissent une haine viscérale à l’égard de Maduro.

Maintenant, c’est fait. Les accusations de narco-terrorisme contre Maduro ont été annoncées le 26 mars et le 1er mars, la presse américaine annonce un déploiement militaire américain au large des Caraïbes dans le cadre d’une mission de lutte contre la drogue. Je dois signaler que la lutte contre la drogue en Amérique du Sud est le motif très souvent présenté par les Etats-Unis pour renverser un régime qui ne leur plait. Ils l’ont déjà fait dans plusieurs pays latino-américains et le dernier a été la Bolivie d’Eva Morales.

Nicolas Maduro n’est pas dupe et a parfaitement compris que ses jours en tant que chef d’Etat du Venezuela sont comptés. D’ailleurs, sa lettre adressée au peuple américain ce 3 avril est la preuve évidente qu’il est conscient que quelque chose de très sérieux se prépare contre son régime. Et il risque, cette fois-ci, ne pas y échapper.

Pour affaiblir le régime, les Etats-Unis ont profité du Covid-19 pour durcir les sanctions contre le Venezuela, en mettant la pression sur le Fonds Monétaire International (FMI) pour qu’il refuse catégoriquement d’accorder au prêt au Venezuela. Ce qu’a fait le FMI. Les Américains posent désormais une seule condition pour lever ces sanctions : que Maduro quitte le pouvoir.

Et ce n’est pas tout. Dans la lutte contre le Covid-19, deux gouvernements opèrent dans ce pays. Le gouvernement légitime dirigé par Maduro et le gouvernement illégitime dirigé par Guaido reconnu par les USA et l’UE à qui les Américains ont accordé un financement de 9 millions de dollars pour équiper les centres hospitaliers. Soutenu par les USA et l’Europe, Guaido a carrément transformé la crise sanitaire en campagne pour arracher le pouvoir.

En attendant l’arrivée des soldats américains pour liquider le régime, le gouvernement colombien dirigé par Ivan Duque a déjà approuvé le projet américain de soi-disant lutte contre la drogue au Venezuela. Pendant ce temps, les Etats-Unis tentent de déguiser leurs intentions tout en essayant de déstabiliser le régime vénézuélien. En effet, l’administration Trump dit être en contact avec des proches de Maduro et le stratège américain, William Brownfield, ex ambassadeur des USA au Venezuela, rejette la thèse d’une intervention militaire contre ce pays.

Le régime vénézuélien se dit prêt à faire face à toute intervention militaire américaine contre son peuple pour imposer un changement de régime. Mais sans le soutien de la Colombie et du Brésil, les chances que Maduro survive à cette attaque sont très minces. Les Etats-Unis vont sans doute profiter de cette crise sanitaire pour en finir avec le régime bolivarien qu’ils ont tenté de détruire depuis plusieurs années. Le coup d’Etat militaire contre Maduro va se produire et personne ne pourra s’y opposer.