En Ouganda, un projet de loi visant à emprisonner les personnes réfractaires à la vaccination déclenche le courroux des scientifiques et des hommes politiques qui dénoncent une violation du consentement, principe fondamental dans une Démocratie
Une information complètement passée sous silence dans les médias de masse. Heureusement, les radars du Courrier-du-soir.com sont là pour la mettre à la disposition du public. En effet, notre média a récemment appris que le gouvernement ougandais a envisagé en février dernier un projet de loi visant à emprisonner toute personne qui refuse de se faire vacciner.
D’après la Voix de l’Amérique, tout a commencé par un projet de loi déposé en février dernier par le ministre du Commerce pour l’emprisonnement des antivax. Et ce n’est pas tout. Le projet de loi envisage une amende de 850 dollars qui sera infligée à ceux qui violent les règles sanitaires mises en place par l’Etat.
Une gestion despotique de la pandémie qui n’a pas manqué de déclencher une vive colère de la population locale. Une colère exacerbée par l’arrestation du très célèbre musicien anti-vax Bobi Wine, de son vrai nom Robert Kyagulanyi. En tout cas, interrogé par Al-Jazeera, le député Joel Ssenyonyi dénonce une violation des droits fondamentaux.
« Quand une personne est amenée à l’hôpital pour une opération chirurgicale, cette personne doit donner son consentement. Si cette personne ne peut pas le faire, c’est à un membre de sa famille de le faire. A défaut, les docteurs ne la touchent pas car c’est important que la personne donne son feu vert. C’est pareil pour la vaccination », a-t-il rappelé.
« Les gens ont le droit de refuser un traitement »
D’après la chaîne Al-Jazeera, les hommes politiques ne sont pas les seuls à faire part de leur inquiétude. Les scientifiques aussi. Parmi eux, figure le docteur Misaki Wayengera, éminent scientifique et membre du Conseil Scientifique ougandais. Réagissant à cette affaire, il n’a pas mâché pas ses mots. « Les gens ont le droit de refuser un traitement », insiste-t-il.
Il convient de rappeler que l’Ouganda n’est pas le seul pays au monde à menacer d’écrouer ses citoyens réfractaires à la vaccination. En effet, en 2021, le président des Philippines, Rodrigo Duterte, avait également proféré des menaces similaires à l’endroit de ses compatriotes antivax.
“Vous choisissez entre vous faire vacciner ou aller en prison. Je vous préviens : les cellules de prison sont sales et les sales policiers ont la flemme de nettoyer. C’est là où vous serez”, menace-t-il. Et de poursuivre : “vous vous faites vacciner ou sinon, je donnerai l’ordre aux chefs de villages d’inscrire dans un registre toutes les personnes qui refusent le vaccin”.