Le Roi du Maroc, Mohamed VI, et le secrétaire-général de l’ONU, Antonio Guterres, ont pris la défense de l’immigration ce lundi 10 décembre lors du sommet de Marrakech. Le premier parle de « Nouvel Ordre Migratoire » et le second estime que la présence de migrants est nécessaire en Occident
En ce 10 décembre où les dirigeants du monde entier se sont donné rendez-vous à Marrakech au Maroc où le Pacte de Marrakech sur l’immigration devra être approuvé, les yeux du monde entier sont arrivés dans cette ville marocaine où sera approuvé un pacte dont le contenu dévoilé par les médias a fait le tour du monde.
Dans la presse, l’on parle de plus de 150 gouvernements qui devront approuver le Pacte de l’ONU sur l’immigration, un chiffre réduit en baisse en raison du refus de plusieurs Etats à l’approuver. Parmi ces Etats, on note les Etats-Unis, Israël, l’Australie, la Hongrie et quelques pays d’Europe de l’Est.
Dans certains pays, l’annonce de l’approbation de ce pacte a suscité une véritable crise politique. C’est notamment le cas de la Belgique où la Nouvelle Alliance Flamande (importante coalition nationaliste) s’est retirée du gouvernement, manifestant son opposition totale à ce pacte qui sera signé par le premier ministre belge, Charles Michel.
Au Chili, le pacte risque de susciter une crise politique sans précédent. En effet, pour le gouvernement chilien, la migration ne relève pas du statut de droit de l’homme. « Notre position est claire. Nous disons que la migration ne relève pas du statut de droit de l’homme. Ce sont les pays qui ont le droit de définir les conditions d’entrées des étrangers », a fait savoir Rodrigo Ubilla, adjoint au ministre au de l’Intérieur.
En Israël, les déclarations du premier ministre, Benjamin Netanyahou, sont sans ambages. Le gouvernement israélien refuse de signer le pacte, évoquant des raisons de sécurité. « Nous avons le devoir de protéger nos frontières contre des infiltrés illégaux. C’est ce que nous avons fait et c’est ce que nous ferons », a martelé Netanyahou.
Malgré les réticences notées ces dernières semaines, l’Organisation des Nations-Unies (ONU) ne compte pas ranger son pacte dans le tiroir. En effet, ce lundi 10 décembre, une forte délégation dirigée par Antonio Guterres, actuel secrétaire-général de l’ONU, est arrivée au Maroc pour prendre part à l’événement.
Il faut souligner que depuis l’annonce de l’approbation de ce pacte, plusieurs partis politiques de droite n’ont cessé de dénoncer une immigration de masse et une tentative déguisée de « remplacer la population européenne ». Une série de rumeurs qui ont fini par avoir un impact sur la décision des gouvernements européens.
Ce pacte est-il un projet conçu par les mondialistes pour mener un remplacement de la population européenne, comme l’affirment les mouvements d’extrême-droite ? Pourtant, à en croire les autorités qui prennent part à l’événement de Marrakech, il s’agit uniquement de réguler la migration clandestine afin d’offrir un meilleur accueil aux migrants.
« La question migratoire n’est pas (et ne devrait pas) devenir une question sécuritaire. Répressive, elle n’est nullement dissuasive. Par un effet pervers, elle détourne les dynamiques migratoires, mais ne les arrête pas. La question de la sécurité migratoire ne peut pas faire l’impasse sur les droits des migrants : ils sont inaliénables », a déclaré le roi du Maroc, Mohamed VI.
Et d’ajouter : « entre le laxisme inacceptable et le tout sécuritaire insupportable, il y a une voie que nous ouvrons aujourd’hui. Une voie qui oppose la souveraineté solidaire au nationalisme excluant, le multilatéralisme à l’ostracisme et la responsabilité partagée à l’indifférence institutionnalisée. »
Dans son discours, le roi du Maroc parle d’un nouvel ordre migratoire. « Car, en définitive, c’est de cela dont il s’agit : mettre fin au désordre, tout en mettant de l’humanité dans l’ordre. La page de l’Histoire qui s’écrit aujourd’hui à Marrakech honore la communauté internationale et la porte, un pas de plus, vers un nouvel ordre migratoire, plus juste et plus humain », dit-il.
Le secrétaire-général de l’ONU a, pour sa part, pris la défense de l’immigration, soulignant ses atouts pour Occident. « Dans plusieurs endroits où la fertilité est en baisse et où l’espérance de vie est en hausse, les économies stagneront et les gens souffriront sans migration. Il est claire que beaucoup de pays développés ont besoin des migrants qui apportent beaucoup, que ce soit la prise en charge des personnes âgées ou la prévention de l’effondrement du système sanitaire », a fait savoir Guterres.