Stéphane Le Foll, membre du Parti Socialiste et ancien ministre de l’agriculture, a été l’invité de Jean-Pierre Elkabbach ce mardi 20 juin 2017. L’ancien ministre s’est exprimé sur les ralliements de personnalités de la gauche au camp Macron et sur un éventuel partenariat entre PS et France insoumise, un partenariat qu’il ne veut pas du tout
Sur la question de savoir si cela lui paraîtrait extraordinaire que Macron lui propose un ministère, Le Foll répond non sans humour. « Non, d’abord je crois que je n’aurais pas cette proposition. Mais de toute façon, je ne la demande, ni le l’accepterais. Je pense que j’ai fait cinq ans au gouvernement. Je fais partie des quelques ministres qui ont fait la totalité du quinquennat (…). Je pense qu’il y a des moments où il faut prendre un peu de recul ».
Sur la question de savoir s’il conseillerait à un socialiste d’accepter de devenir ministre, la réponse de Le Foll est claire et nette. « Non, je ne conseillerais rien du tout parce que j’ai pris mon parti depuis déjà un moment de laisser chacun assumer leur responsabilité. Il y a beaucoup de socialistes qui sont déjà partis à En Marche. Donc, si vous cherchez d’anciens socialistes, tu l’as déjà à En Marche ».
« Je suis PS, fidèle à ça et j’ai été élu »
Il ajoute : « c’est un sport qui, au parti socialiste, a l’air de se développer. Je vais laisser ces spécialistes du sabre et des coupeurs de tête faire leurs petites œuvres mais je pense qu’aujourd’hui dans la situation dans laquelle on est, ce genre de pratique, ce genre de position, ce genre d’attaque ne sert plus à rien ».
Sur la question de savoir s’il siégerait avec le PS ou avec la majorité présidentielle, Stéphane Le Foll dit avoir été très clair. « Mon affiche de campagne c’était PS et je n’ai cherché, et je l’ai dit depuis le début, à changer. Donc, je suis PS, fidèle à ça et j’ai été élu. Voilà, donc, je suis au groupe socialiste », précise-t-il.
« Chacun peut faire une liste de ce qui a été bien et mal »
L’ex ministre de l’agriculture reconnaît que le PS a traversé des moments difficiles. « On a vécu une séquence politique extrêmement dure et avec à la fin un résultat catastrophique, historiquement catastrophique. (…) On n’est pas simplement dans un débat entre personnalités d’aujourd’hui, on est dans un débat qui doit nous engager par rapport à l’histoire du socialisme qui a son avenir. Voilà, ce que j’ai envie de dire », souligne-t-il.
Sur les règlements de compte qui n’échappent plus à aucun parti politique y compris le PS, Stéphane Le Foll estime que c’est une posture politique qui ne rapporte rien. « (…) Bien sûr que chacun dans ce quinquennat, y compris le Président de la République, a sa responsabilité. Mais, si la question qui est posée est simplement renvoyer sur l’autre la responsabilité, chacun peut faire une liste de ce qui a été bien et mal, des bons comportements et des mauvais comportements », lance-t-il.
« La France insoumise n’est pas l’histoire du socialisme »
Sur l’éventualité d’un partenariat entre le PS et le parti communiste, l’ex ministre de François Hollande rétorque : « parler d’une alliance avant de parler de sa propre identité, c’est déjà se noyer (…). Je ne suis pas sur la ligne de la France insoumise, pas du tout. Je ne suis pas un souverainiste de gauche, je n’ai pas envie de dire : ‘la France insoumise, elle serait insoumise à qui ? au reste du monde ?’ Non, j’ai envie qu’on parle au monde ».
Il continue : « la France insoumise n’est pas l’histoire du socialisme. Par définition, ce n’est pas Jaurès. C’est un débat Guesde/Jaurès. C’est Guesde, on est Jaurès. Mais oui, c’est ça le sujet. (…) S’il arrive cela, il se passera ce qui s’est passé à la présidentielle. Si c’est une alliance avec Jean-Luc Mélenchon, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a raison et en ce moment-là, les gens vont vers Jean-Luc Mélenchon. Moi, ce n’est pas mon avis ».
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