La France a-t-elle trop laissé faire ? La France a fait part de son indignation ce lundi 1er janvier après la publication d’une vidéo virale où l’on voit une jeune policière tabassée par une horde de voyous, communément appelés « racailles ». La scène s’est déroulée à Champigny, en banlieue parisienne ce 31 décembre 2017.
L’image est d’autant plus violente que quelques minutes avant de passer à l’acte, on a entendu cette horde de jeunes noirs et arabes crier haut et fort : « allumez le feu ! allumez le feu ! ». Il n’a suffit que quelques minutes seulement pour que leur objectif soit atteint : se jeter littéralement et lâchement sur une jeune policière en tenue venue rétablir l’ordre.
La vidéo largement partagée sur les réseaux sociaux par les responsables de cet acte ignoble a immédiatement suscité une vague d’indignations jusqu’au plus haute sommet de l’Etat. Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur et Emmanuel Macron, président de la France, sont immédiatement montés au créneau. Le premier dénonce une « société de violence », le second dénonce un « lynchage lâche et criminel ». Les deux ont promis de punir les responsables.
Cette agression barbare est, il faut le dire, le résultat de plusieurs années de laxisme. Les gouvernements de gauche comme de droite qui se sont succédé au pouvoir ces vingt dernières années ont été, en grande partie, responsable de ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Pendant plus de trente ans, ils ont tour à tour promis plus de sécurité, de justice sociale et d’intégration. Bilan : la France est devenue un pays qui craint, la justice sociale n’existe que de nom et l’intégration s’est avérée être un échec.
Parlant de l’intégration, il est intéressant de souligner qu’il existe deux Frances. Une, majoritairement blanche, judéo-chrétienne et une autre composée de noirs et d’arabes, de culture islamique. Si la première se vante des valeurs de la République qu’elle est prête à défendre bec et ongles, la seconde peine encore à se retrouver. Elle se sent marginalisée, ghettoïsée et s’est résignée à accepter, à son corps défendant, d’être une population de seconde classe.
L’école française qui devait jouer un rôle clé dans l’intégration de ces « enfants de la République », comme aiment le dire certains hommes politiques, a renoncé à sa mission. Ces trente dernières années, elle (l’école française) a montré ses limites, confirmant que sa mission d’assurer à ces enfants issus de l’immigration les chances de retrouver leur vraie place au sein de la société française est un fiasco.
Force est de reconnaître que ces jeunes issus de l’immigration, malgré leur naissance en France et les quelques années passées dans les écoles de la République, s’expriment encore très mal dans la langue de Molière. Quand ils l’écrivent, c’est encore pire.
Se sentant abandonnés et totalement marginalisés, ils ont inventé « un pays dans le pays ». Il est évident pour ceux et celles qui côtoient ces jeunes nés en France et issus de l’immigration qu’ils ne parlent plus le français de France, qu’ils ont inventé un dress-code qui leur est propre et auquel ils s’identifient, qu’ils n’éprouvent plus aucun respect pour les valeurs de la République.
La police, qui est censée faire régner l’ordre, est devenue leur ennemi numéro 1. Et je peux vous assurer que beaucoup d’entre eux, pour les avoir côtoyés pendant quelques années, éprouvent un sentiment de racisme et de haine envers les Français de souche qu’ils considèrent être responsables de tous leurs maux.
Tout ceci, il faut oser le dire, sous le regard impuissant (et peut-être même complice) des différents gouvernements français qui se sont succédé au pouvoir ces dernières années et des organisations de lutte contre le racisme et de défense de droit de l’homme qui veulent voir du racisme à chaque que le modèle social de ces jeunes est remis en cause.
L’agression de cette brave policière doit faire comprendre à la France que l’intégration, pourtant tant prônée par nos élites, est un échec. La question à se poser est la suivante : est-ce la France qui a refusé de les intégrer ? Ou ces populations issues de l’immigration ont-elles elles-mêmes refuser l’intégration sur le sol français ?
Je reconnais, en tant que noir et en tant qu’africain vivant en France depuis huit ans, que 99% des jeunes qui ont tabassé la policière sont des noirs et des arabes. Il n’y avait aucun blanc parmi eux. Toutefois, je trouve qu’il serait extrêmement périlleux de mettre tous les noirs et les arabes dans le même sac.
Je ne suis en aucun cas responsable des actes commis par ces jeunes voyous et je ne vois pourquoi la communauté africaine subsaharienne et maghrébine devrait rendre des comptes. N’oublions surtout pas que des braves mamans d’origine africaine et vivant dans la banlieue parisienne d’Aulnay-sous-bois ont veillé toute la nuit du 31 décembre pour empêcher que des jeunes brûlent des voitures.
Il ne faut surtout pas oublier que les immigrés africains et maghrébins ont joué un rôle dans le développement de ce pays. Beaucoup se sont battus pour faire de la France ce qu’elle est devenue aujourd’hui et leurs efforts, je crois, méritent d’être reconnus. Néanmoins, ceci ne devrait pas nous empêcher de voir la réalité et de reconnaître que certains enfants d’immigrés formés dans les écoles de la République représentent une menace à l’ordre public, tel que le confirment les images de cette agression barbare.
Face à cette situation d’insécurité quotidienne en France, les autorités ont l’obligation de rétablir l’ordre dans un pays qui n’est plus normal. Et pour cela, la police doit être dotée de moyens pour accomplir sa mission. Je ne prône pas une police armée, tel que c’est le cas aux Etats-Unis où certains hommes de tenue abusent de leurs statuts de policiers pour abattre des innocents. Cette situation ne serait pas solution et au contraire risque d’envenimer une situation déjà très tendue.
Parlant de cette situation d’insécurité permanente en France, il y a des endroits où la police n’ose plus patrouiller. Il existe aujourd’hui des quartiers de France qui sont tombés entre les mains des trafiquants de drogue qui font régner leur loi, prêts à abattre toute personne mettant en danger leur business. Des jeunes de 10 ans et de 15 ans sont initiés à ces trafics de drogue.
Les autorités sont bien au courant de ceci, mais n’ont jamais rien fait pour nettoyer les quartiers et remettre de l’ordre. Quelque part, je me demande si nos dirigeants eux-aussi ne sont pas responsables de cette situation et si eux-aussi n’ont pas intérêt à voir s’installer ce chaos social. Leur laxisme ces vingt dernières années est très louche.
Ces autorités politiques pensent-elles que la situation va continuer ainsi ? Elles ignorent peut-être qu’elles sont en train de raviver les braises d’une crise sociale en provoquant une profonde division de la société française. J’espère me tromper mais, je pense que cette division qui s’accentue jour après jour risque sérieusement de nous mener vers la guerre civile.
Edito signé Cheikh DIENG, rédacteur en chef et fondateur du site d’information : www.lecourrier-du-soir.com
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