Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée corse, ne rencontrera pas Edouard Philippe le 2 juillet à Matignon. Il l’a fait savoir dans une lettre publiée sur twitter
Jean-Guy Talamoni, président de l’Assemblée de Corse, refuse de rencontrer Edouard Philippe, premier ministre de la France. L’annonce de cette décision a été faite par Jean-Guy Talamoni lui-même dans une lettre adressée au premier ministre français qu’il a publiée sur son compte twitter ce lundi 25 juin 2018.
Le titre de la lettre est révélateur : « Invitation du premier ministre à Matignon : je n’irai acquiescer à la politique du mépris », peut-on lire. Dans la lettre adressée à Edouard Philippe, le leader indépendantiste déplore que Paris ne se soit pas montré ouvert à un dialogue avec les élus corses.
« Notre profonde conviction est que nos différentes demandes ont été traitées par le mépris et que Paris a fait ce qu’il avait déjà décidé de faire avant même l’ouverture du débat », s’agace-t-il faisant allusion à des réunions organisées entre le gouvernement et les élus corses.
« Je ne me rendrai pas à la rencontre du 2 juillet »
Justifiant son refus de rencontrer Edouard Philippe, Jean-Guy Talamoni écrit : « c’est la raison pour laquelle j’ai estimé de ne pas devoir rencontrer différents ministres en visite dans l’île ces dernières semaines, ne voulant pas tromper l’opinion corse en lui donnant l’impression qu’un véritable dialogue était en cours, alors que ces visites sans contenu avaient un caractère purement protocolaire, pour ne pas dire fictif ».
Dans sa lettre, le président de l’Assemblée corse dénonce un « gâchis et un déni de démocratie ». « Gâchis car tous les éléments étaient réunis dans l’île pour un règlement définitif de la question corse, avec notamment, en juin 2014, la décision du FLNC de sortie de la clandestinité. Déni de démocratie car les électeurs ont exprimé en décembre dernier une volonté politique claire. Ils l’ont fait en donnant une majorité absolue à une liste se réclamant du mouvement nationaliste corse », note-t-il.
Jean-Guy Talamoni est droit dans ses bottes : « je ne me rendrai pas à la rencontre du 2 juillet », insiste-t-il.