Poursuivi pour crimes en Palestine, Israël ordonne secrètement à ses alliés de désavouer publiquement la CPI

L’Etat d’Israël a transmis un message confidentiel à une douzaine de ses ambassadeurs basés à l’étranger leur demandant de mettre la pression sur les gouvernements des pays dans lesquels ils sont en service afin que ces derniers rejettent publiquement la décision de la Cour Pénale Internationale de poursuivre Israël pour crimes de guerre en Palestine

Visé par une enquête de la Cour Pénale Internationale pour crimes de guerre en Palestine, l’Etat d’Israël, très préoccupé par cette décision, vient d’activer tous ses réseaux pour bloquer l’enquête de la CPI. Et pour y arriver, il n’hésite plus à faire pression sur ses alliés qu’il incite désormais à rejeter la requête de la Cour Pénale.

C’est la révélation exclusive faite par Axios, média d’investigation. D’après cette source, Israël prévoit de demander à une douzaine de ses alliés de parler discrètement avec Fatou Bensouda, procureure de la CPI afin de la dissuader dans sa volonté de poursuivre l’Etat hébreux pour crimes de guerre en territoires palestiniens.

« Israël dresse une liste secrète pour éviter l’arrestation de ses éléments »

Toujours d’après la même source, le ministère israélien des Affaires étrangères a envoyé un message confidentiel à une douzaine d’ambassadeurs israéliens dimanche. Ces derniers ont reçu l’ordre strict de commencer à mettre la pression sur les juges ayant ouvert la voie à des poursuites contre Israël.

Les ambassadeurs à qui le message confidentiel, qualifié d’ « Urgent », a été envoyé, ont été invités à se rapprocher des gouvernements des pays où ils sont en poste. Les ambassadeurs israéliens ont ainsi reçu l’ordre de demander aux ministres des Affaires étrangers et aux gouvernements de ces pays de déclarer publiquement qu »ils s’opposent à ces poursuites à l’encontre d’Israël. « Jusqu’ici, seuls les Etats-Unis et l’Australie ont émis de telles déclarations publiques », note Axios.

Au plus haut sommet de l’Etat d’Israël, la décision de la Cour Pénale Internationale inquiète. D’ailleurs, ce 8 février, le média israélien Haaretz a révélé l’existence d’une liste confidentielle dressée par l’Etat d’Israël et contenant les noms et prénoms d’anciennes et d’actuelles autorités en charge de la sécurité du pays. D’après la même source, Israël sera informé par des gouvernements étrangers si jamais ces personnalités (inclues sur cette liste) doivent être arrêtées dans leur pays.