Olivier Faure, président du groupe socialiste, écologiste et républicain à l’Assemblée nationale, est candidat à la présidence du PS (Parti Socialiste)
Olivier Faure entre en lice. Le président du groupe socialiste, écologiste et républicain à l’Assemblée nationale, a annoncé dans une interview accordée au journal Le Monde qu’il s’engage dans la course pour la présidence du PS (Parti Socialiste). Il dit vouloir « conduire la renaissance des socialistes ».
« J’ai envie de conduire la renaissance des socialistes. Je suis candidat pour être le premier responsable du PS. Que des ministres qui ont beaucoup donné pendant cinq ans aient aujourd’hui besoin de faire d’autres choix de vie, je le comprends très bien et je le respecte », dit-il.
« Personne n’a remplacé le Parti Socialiste »
Pour Olivier Faure, pas de place pour l’hésitation. « (…) il n’y a pas de place pour l’hésitation : si vous hésitez, c’est que vous ne devez pas y aller. J’ai fait le choix d’y aller, je n’hésite pas. Je suis déterminé à réussir la refondation, à reconstruire un collectif et une crédibilité en rassemblant les énergies et les talents ».
A la question de savoir si le PS a encore sa place dans le « nouveau monde », Olivier Faure répond : « personne n’a remplacé le Parti Socialiste. Qu’il s’agisse du libéralisme jupitérien de l’un, du populisme protestataire de l’autre ou du nationalisme identitaire de la troisième, aucune de ces visions ne se substitue aux objectifs et aux réponses socialistes ».
« Nous devons donner le désir de gauche »
Au journal Le Monde, Olivier Faure décline les raisons du rejet du PS par les électeurs de gauche. « Placés devant un choix difficile, les électeurs de gauche se sont détournés de nous. La politique, c’est une affaire d’offres, et certaines, plus nouvelles et plus optimistes, ont davantage séduit que la nôtre. Les Français n’ont pas perçu notre capacité à changer leur quotidien et à mener ensemble un projet pour le pays », reconnaît-il.
Et d’ajouter : « nous devons donner le désir de gauche. Si nous y arrivons, nous serons de nouveau appelés aux responsabilités. Sinon, nous vivrons un lent déclin. Je ne m’y résous pas ». Il appelle à « modifier les comportements, à travailler sérieusement, à être solidaires et à respecter des règles communes ».
« C’est facile d’imputer les choses à une seule personne »
Dans son interview, Olivier Faure refuse d’imputer les choses à François Hollande. « C’est facile d’imputer les choses à une seule personne. Notre responsabilité est collective. Il y aurait tellement à dire sur les comportements de chacun, sur ceux qui n’ont pas cherché le compromis ni respecté la règle majoritaire, ou qui l’ont fait seulement quand ça les arrangeait. Ceux encore qui ont considéré qu’ils pouvaient être candidats à des primaires et ensuite quitter le PS », explique-t-il.
A la question de savoir quelles devraient être les relations entre le PS et Benoît Hamon et La France insoumise, il rétorque : « pour l’instant, la question est plutôt posée aux personnes que vous évoquez, dont l’une a pour objectif la disparition du PS et l’autre vient de quitter le PS. Moi, je dialoguerai avec tous ceux qui le souhaitent à gauche. (…) Il faut discuter avec les Français qui se sont reconnus dans Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon mais aussi Emmanuel Macron ».
« A nous de définir ce que peut porter une gauche de gouvernement »
A la question de savoir si le PS doit être une opposition ferme et constructive vis-à-vis de Macron, il répond : « il faut être une opposition de gauche, responsable. Or il y a en ce moment un gouvernement qui n’est pas de gauche et une gauche qui n’est pas de gouvernement. A nous de définir ce que peut porter une gauche de gouvernement ».
Il ajoutera : « je revendique l’autonomie politique des socialistes. Nous n’avons pas à nous déterminer en fonction des uns et des autres. Le signal de notre réussite sera demain notre capacité à faire vivre le débat national autour de nos propres propositions ».