Dans une rencontre avec les journalistes français tenue ce dimanche 8 janvier 2017, le président syrien a dénoncé la politique française de lutte contre le terrorisme. Toutefois, Bachar al-Assad ne ferme pas ses portes à la diplomatie française. Il estime en effet que la politique du candidat Fillon en matière de lutte contre le terrorisme sera une bonne chose
Bachar al-Assad a fait savoir ce dimanche 8 janvier 2017 qu’il accueille favorablement la rhétorique de François Fillon pour lutter contre le terrorisme. Les déclarations de l’actuel président syrien ont été prononcées ce dimanche lors d’une rencontre entre ce dernier et la presse française.
Le président syrien a en effet répondu à nombreuses questions de la part des journalistes français sur la situation de son pays. A la question de savoir s’il soutient un des candidats à la présidentielle, la réponse de l’homme fort de Damas est claire et précise.
« Nous attendons toujours de voir la politique qu’ils adopteront »
« Non, parce que nous n’avons plus de contact avec eux et nous ne pouvons pas faire confiance aux déclarations tenues pendant la campagne. Donc, nous attendons toujours de voir la politique qu’ils adopteront une fois qu’ils seront élus. Mais, nous espérons que le prochain président fera face à la réalité ».
Parmi les candidats en lice pour la prochaine présidentielle, Bachar al-Assad en retient un dont les idées semblent être en phase avec celles du gouvernement syrien en matière de lutte contre le terrorisme. Le président syrien estime que les idées de François Fillon sont en effet les bienvenues.
« Sa rhétorique de Fillon concernant le terrorisme est la bienvenue »
« Sa rhétorique concernant le terrorisme ou disons sa priorité de lutter contre le terrorisme et de ne pas s’ingérer dans les affaires des autres pays est la bienvenue. Mais, nous devons être prudents parce que ce que nous avons appris dans cette région durant ces quelques dernières années est que beaucoup de dirigeants disent une chose et font le contraire », souligne le président syrien.
Bachar al-Assad poursuit : « je ne dirais pas que Fillon ferait cela. J’espère que non. Mais nous attendrons de voir parce qu’il n’y pas plus de contact. Mais, jusqu’ici, ce qu’il dit, s’il est appliqué, sera une bonne chose ». Sur la question de savoir s’il apprécie Fillon en tant que politicien, il rétorque : « je n’ai aucun contact avec lui donc franchement tout ce que je dirai sur lui ne sera pas crédible ».
« La gauche s’indigne »
Les déclarations du président syrien sur le candidat François Fillon ont immédiatement suscité une vague de réactions ce lundi en France. La gauche s’indigne. « Je trouve incroyable qu’un homme qui a délibérément bombardé sa population civile, utilisant des armes chimiques, a bombardé des hôpitaux avec la complicité de la Russie puisse se poser aujourd’hui comme donneur de leçons », s’est agacé Benoît Hamon.
Arnaud Montebourg appelle à la prudence. « Les Français doivent choisir indépendamment des opinions exprimées publiquement par des hauts dirigeants d’Etats. D’ailleurs, vous voyez à quel point les intrusions dans les élections américaines ont eu quelques conséquences. Donc, nous devons nous prémunir de cela », résume l’ex ministre français.