Le naufrage électoral est inéluctable. Les chances qu’Emmanuel Macron soit réélu à la tête de la France s’amenuisent de jour en jour. Pourtant, le locataire de l’Elysée veut y croire et commence d’ailleurs à recruter, à tour de bras, des éléments de Sarkozy pour étoffer sa politique intérieure et séduire la droite dure. Mais, peine perdue. La LREM est à l’agonie et le plus jeune président de la Vème République est en train de vivre certainement ses derniers mois à la tête de la France.
L’étoile d’Emmanuel Macron a cessé de briller depuis son arrivée à l’Elysée. En effet, à peine élu président, il a eu à faire face à des défis colossaux. Et l’Affaire Benalla et la crise des Gilets Jaunes qui ont éclaté en plein quinquennat ont été si violentes qu’elles ont pratiquement réduit à néant tous les efforts qu’il avait fournis pour remettre la France sur les rails.
Il reste 19 mois avant la présidentielle 2022 qu’Emmanuel Macron veut gagner à tout prix, ce qui est possible d’ailleurs compte tenu de l’état actuel de l’opposition. En effet, il n’a aucun opposant digne de ce nom en face de lui. Car la gauche tout comme la droite n’arrivent plus à convaincre.
Ses chances de remporter la présidentielle 2022 étaient encore possibles jusqu’au moment où le virus a fait son apparition sur le territoire français début mars. Et c’est là que tout a basculé. La gestion très décriée d’une pandémie que personne ne voyait venir ne lui a laissé aucune chance de survie. Sa mort politique, sauf miracle, est déjà actée.
La crise sanitaire a tout détruit sur son passage. Au second trimestre, le PIB a chuté de 13,8%, le taux de chômage, à en croire l’Insee, pourrait atteindre les 9,5% et depuis le début du mois de septembre, les licenciements se multiplient. Bridgestone, Auchan, General Electric , Air France… plusieurs secteurs clés de l’économie risquent de déposer le bilan et des millions de Français se retrouveront, dans un futur proche, sans emplois.
Si à cela s’ajoutent la colère des Gilets Jaunes et des retraités qui devront payer une crise qu’ils n’ont pas crée, la situation devient insoutenable pour Emmanuel Macron et son gouvernement qui n’a jamais réussi à convaincre. Pire, la crise qui frappe le pouvoir actuel est tout azimuts. Elle n’est pas seulement économico-sociale. Elle est aussi politique, sanitaire et même juridique.
Le parti présidentiel est en train d’imploser. La démission récente du numéro 2, Pierre Person ainsi que celle d’Aurore Bergé qui a démissionné de son poste de porte-parole de LREM à l’Assemblée Nationale confirment cette thèse et le bureau exécutif tenu, ce 21 septembre sous haute tension, a donné lieu à une véritable guerre des égos.
L’arrivée de Dupont-Moretti et Darmanin a jeté de l’huile sur le feu. En effet, depuis la nomination de l’avocat Eric Dupont-Moretti en tant ministre de la justice, la justice française est très fortement divisée. Les magistrats lui déclarent la guerre, les spécialistes et hommes politiques accusent le Garde des Sceaux de conflits d’intérêts et dans l’opposition, beaucoup ont le sentiment (à tort) qu’il a été nommé à ce poste pour étouffer des dossiers qui pourraient embarrasser le pouvoir.
Quid du ministre de l’Intérieur? Les accusations de viol qui pèsent sur lui représentent un véritable handicap pour le gouvernement qui veut faire de la lutte contre les violences faites aux femmes une priorité. Quant à Jean Castex qui a été récemment promu au poste de Premier ministre, il n’arrive toujours à convaincre et beaucoup pensent qu’il se contente tout simplement d’agir en tant que porte-parole du président.
Emmanuel Macron finira son mandat, il n’y a aucun doute là-dessus. Toutefois, ses chances de redevenir président en 2022 sont sérieusement compromises, même si les instituts de sondage volent à son secours en nous faisant croire qu’il jouit encore d’un solide soutien auprès des Français. Rien de tout cela n’est vrai et les électeurs de la LREM en sont parfaitement conscients.
Les nombreuses défaites infligées au parti ces derniers mois (Législatives, Régionales, Européennes) donnent une idée de ce qui nous attend en 2022 : un véritable naufrage électoral pour le parti présidentiel qui n’a jamais réussi à prendre ses marques dans un paysage politique français très tumultueux.
L’implosion du parti LREM à laquelle nous assistons depuis bientôt un mois est la conséquence d’une série de maladresses commises par Emmanuel Macron dès le début de son quinquennat. Malheureusement, cette crise que vit LREM ne connaîtra pas une accalmie. Au contraire, avec la crise économique qui s’annonce, elle continuera de s’aggraver jusqu’à ce que le Titanic finisse par couler.