La présidentielle 2022 s’approche à grands pas et ce serait un miracle qu’Emmanuel Macron soit réélu à la tête de la France.
En effet, avant l’arrivée de la pandémie à Coronavirus, les chances du président étaient déjà très minces car celui-ci avait déjà été très fragilisé par la crise des Gilets Jaunes qui lui avait ôté toutes ses chances de survie politique. Une année après, la pandémie frappe de plein fouet le pays et le plus jeune président de la Vème semble être la première victime politique d’une crise sanitaire qui a plongé la France dans une crise politique sans précédent.
Plus le temps passe, plus les choses se compliquent pour Emmanuel Macron car désormais, le président face à deux autres crises majeures : le divorce avec ses électeurs de gauche et la bataille médiatique contre le milliardaire Vincent Bolloré qui n’a cessé de racheter tous les grands groupes de presse français pour y imposer une vision très favorable à l’extrême-droite.
En effet, l’électorat de gauche (PS) qui avait rallié Emmanuel Macron ne se retrouve dans la politique néolibérale d’un chef d’Etat qui applique sans gêne et à la lettre les directives qui lui viennent directement de Bruxelles. Toutefois, chez les électeurs de gauche, sa politique néolibérale, jugée « violente et sauvage » (par une bonne partie des Français) semble ne pas être le seul problème. La tentative de Macron de séduire l’extrême-droite à travers sa fameuse loi dite « séparatisme islamiste » a fini par exaspérer les quelques sympathisants de gauche qui estiment que le président jette de l’huile sur le feu dans une France en pleine crise identitaire.
D’ailleurs, les coups durs reçus par le maire de Trappes, Ali Rabeh, très proche de Benoît Hamon, a donné raison à celles et ceux qui, de gauche, voient en Macron un opportuniste prêt à mettre le pays à feu et à sang dans le seul et unique but de pouvoir briguer un second mandat à la tête du pays. Le constat est donc celui-ci : en trois ans et demi à la tête du pays, Macron a perdu une grande partie de cet électorat de gauche qui a préféré s’allier aux écologistes pour ne pas avoir à cautionner une politique gouvernementale qui s’appuie en grande partie sur les idées de Le Pen.
Sur le plan médiatique, il est clair que Macron est en train de perdre le bras de fer qui l’oppose à Vincent Bolloré. Le milliardaire a conquis CNews et Canal+ et s’apprête à mettre la main sur Europe 1 et pourquoi pas plus tard le Journal Du Dimanche (JDD). Cette situation intervient au moment où le groupe Lagardère traverse une crise financière sans précédent qui a poussé Macron à accorder à ce groupe un prêt de 465 millions d’euros.
Macron n’est pas dupe. Il a parfaitement compris la stratégie du milliardaire Bolloré qui, pour se faire du fric, a transformé tous ses médias en une tribune exclusivement réservée à l’extrême-droite. Une telle stratégie est d’autant plus dangereuse pour Macron que depuis bientôt deux ans et demi, c’est l’extrême-droite qui fixe l’agenda politique du pays sur des sujets aussi sensibles que l’Islam, l’immigration clandestine, la délinquance…
La perte de l’électorat de gauche est d’autant plus difficile pour Macron que le parti LR (qui est devenu le terrain de chasse du président) ne tient plus. Les Républicains sont en effet divisés entre trois groupes : ceux qui se battent pour éviter la mort au parti, ceux qui ont rejoint l’extrême-droite et ceux qui ne veulent ni de Macron, ni de Le Pen.
Dans de telles circonstances, la France Insoumise aurait pu être une alternative à Le Pen. Mais là également, il faut dire que les récents résultats obtenus par ce parti, notamment aux Européennes (6,31%), laisse à penser que la France Insoumise, qui a été la troisième force politique après la présidentielle de 2017, ne mobilise plus, même si ce serait extrêmement périlleux de sous-estimer l’efficacité des électeurs de Mélenchon lors des présentielles.
Le champ est désormais libre. Macron et Le Pen sont les maîtres du jeu. Mais dans ce duel qui oppose les deux camps, l’un part favori car renforcé par un milliardaire qui, à travers ses puissants médias, fixent l’agenda politique du pays sur des sujets jusqu’ici chers à l’extrême-droite.
Macron veut une seconde réélection à la tête de la France et en rêve d’ailleurs. Cependant, étant donné les circonstances et le panorama politique actuels de la France, il est fort probable qu’il subisse le même destin que Sarkozy et Hollande, ses deux prédécesseurs qui n’ont brigué qu’un seul mandat.
Pendant ce temps, les événements politiques se bousculent et la présidentielle 2022 est déjà là. Pour l’heure, une seule certitude : en perdant une bonne partie de son électorat de gauche et face à la guerre médiatique très sauvage que lui déclare Bolloré, Emmanuel Macron est déjà éliminé. Il aura beau mettre tous les moyens à sa disposition pour assurer sa survie politique. Sa défaite semble être inévitable.
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