Dans une interview accordée au quotidien La Croix et à paraître ce lundi 13 mars 2017, Emmanuel Macron, chef de file du mouvement En Marche ! confie être en train de finaliser un emprunt bancaire personnel de 8 millions d’euros pour financer sa campagne
Adoubé par les nombreux ralliements de personnalités de la gauche, du centre et de l’extrême gauche, Emmanuel Macron, de plus en plus en hausse dans les sondages, peaufine sa campagne pour passer au deuxième tour. Dans une interview accordée au quotidien La Croix et à paraître ce lundi 13 mars, l’ex banquier des affaires dit avoir emprunté 8 millions d’euros pour financer sa campagne.
Sur la question de savoir comment il financera cette campagne, Emmanuel Macron rétorque : « depuis le début, nous ne vivons que de dons privés. Selon la loi électorale, nous avons refusé tout don d’entreprise ou de personne morale de droit privée et accepté des dons de personnes physiques entre 1 euro et 7 500 euros. Un peu plus de 30 000 personnes ont donné, avec un montant médian de 50 euros. Environ 2% des dons dépassent 5 000 euros ».
« Un emprunt bancaire personnel de 8 millions d’euros »
Il poursuit : « par ailleurs, je suis en train de finaliser un emprunt bancaire personnel de 8 millions d’euros pour être en concurrence avec mes opposants à la présidentielle. Je suis atterré par les insinuations de certains alors que nous respectons rigoureusement la loi. Ceux qui nous demandent de révéler le nom de donateurs devraient savoir que le secret fiscal s’y oppose ».
Sur la question de savoir pourquoi il n’a déclaré qu’un patrimoine financier de 200 000 euros, Emmanuel Macron répond : « comme banquier d’affaires, j’avais le statut d’indépendant. J’ai donc payé, sur le montant brut de ma rémunération, des cotisations sociales patronales, salariales, puis l’impôt sur le revenu. Ces cotisations ont augmenté et frappé mon dernier revenu de référence, au point que je ne gagnais plus assez pour payer mes impôts ».
Sur la rémunération des parlementaires, Macron est droit dans ses bottes. « Je veux qu’elle soit transparente et soumise aux mêmes règles que pour tous les citoyens. Je suis favorable à une rémunération qui inclut l’indemnité représentative des frais de mandat (IRFM). L’intégralité doit être fiscalisée et les frais de fonctionnement du mandat déclarés et déduits, comme pour un indépendant ou un cadre commercial », dit-il.
« La moralisation de la vie publique est un préalable indispensable »
L’ex ministre de l’Economie de François Hollande ajoute : « le fisc doit pouvoir contrôler la nature de ce qui est déduit. Enfin, il faut une déontologie indépendante, aussi bien à l’Assemblée nationale qu’au Sénat, aux pouvoirs renforcés. Il doit pouvoir rendre des avis ou des décisions publiques ».
Le chef de file du mouvement En Marche ! s’est aussi exprimé sur la loi de moralisation de la vie publique, un sujet qui lui est cher. Sur ce, il dira : « la moralisation de la vie publique est un préalable indispensable au travail de cohésion nationale que je souhaite conduire. On ne peut pas demander des efforts à nos concitoyens tout en acceptant que la classe politique conserve des us et coutumes d’un autre âge ».
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