Une nouvelle page sombre de l’Histoire de l’Afrique est en train de s’écrire et les démocrates du continent ont l’obligation morale d’empêcher qu’elle n’ait lieu. En effet, ce 18 octobre, les Guinéens sont convoqués aux urnes dans un scrutin présidentiel dont les résultats sont connus d’avance car le régime d’Alpha Condé, qui a imposé à tout peuple un troisième mandat en violation totale des règles démocratiques, n’a cessé de manigancer pour offrir à un dictateur de 82 ans une victoire sur un plateau d’argent. Sauf que cette fois-ci, cette victoire, Condé devra l’arracher en marchant sur des morts.
Déjà, des superviseurs de la Commission Nationale Electorale Indépendante (CNEI) font état d’innombrables irrégularités dont le but final est d’orchestrer un véritable coup d’Etat électoral pour faire élire non pas seulement un octogénaire inapte à diriger, mais une ethnie qui, en s’accaparant les postes clés au sein de l’armée, entend s’immortaliser au pouvoir.
Nous n’avons pas besoin d’entrer dans les détails d’une parodie d’élection qui se tiendra dans des conditions très discutables. Toutefois, garder son silence face à une telle forfaiture n’honore aucun fils d’Afrique au moment où la jeunesse du continent, notamment en Afrique de l’Ouest, appelle à un rajeunissement d’une classe politique totalement corrompue et contrôlée par des hommes véreux qui font passer leurs intérêts avant ceux du peuple.
Donc, pour aller vite, Alpha Condé, au pouvoir depuis 2010 et dont le mandat a pris fin cette année 2020, s’est livré à un exercice anti-démocratique qui, étrangement, semble être en vogue sur le continent. Il s’agit en effet de tripatouiller la Constitution en s’appuyant sur une justice totalement corrompue pour se maintenir au pouvoir le plus longtemps possible.
Les exemples sont légion. Au Sénégal, Macky Sall, qui pourrait se livrer au même exercice, maintient le flou sur sa continuité à la tête du pays. En Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara, qui pourtant avait publiquement juré de ne pas se présenter à un troisième mandat, risque de plonger son pays dans une violente guerre civile en décidant finalement de se maintenir à son poste malgré ses 78 ans. Et en Guinée, un incompétent de 82 ans qui dirige le pays manu militari pourrait demain, si rien n’est fait pour l’en empêcher, briguer un troisième mandat et pourquoi pas un quatrième.
C’est évidemment triste de constater que plus de 60 ans après les indépendances, la dictature semble avoir de beaux jours devant elle en Afrique de l’Ouest. Et il est hors de question que cette situation soit ainsi. L’Afrique doit immédiatement emprunter la voie de la Démocratie. Mais, pour ce faire, il va falloir impérativement se débarrasser de ses politicards de troisième âge qui n’ont ni les compétences physiques, ni intellectuelles pour faire bouger les choses.
Et le Mali nous a montré la voie à suivre. En effet, en se débarrassant d’IBK ce 18 août, l’armée malienne n’a fait que délivrer un peuple à bout qui n’en pouvait plus du laxisme d’un chef d’Etat complètement désaxé et dépassé par les événements. En profitant de la faiblesse de l’Etat, un groupe de mutins a donc renversé le pouvoir sans verser le sang.
En Guinée, l’armée devrait faire pareil car il est certain qu’une grande partie de la population n’a vu aucune amélioration de ses conditions sociales depuis l’arrivée de Condé au pouvoir. Cette grande partie population n’a besoin que d’une chose : être délivrée par une armée patriote qui saura faire le boulot en évitant à tout prix de plonger le pays dans une guerre interethnique qui pourrait faire l’affaire de Condé et de ses ouailles.
La situation est désormais insoutenable. L’un des pays les plus pauvres du monde ne peut plus se permettre d’avoir à sa tête un homme qui pense que le pouvoir est un privilège dont il est le seul à devoir bénéficier éternellement. Le temps des dictateurs est révolu. L’Afrique doit emprunter la voie de la prospérité et de la Démocratie et nous sommes tous d’accord sur une chose : rien ne se fera sans le soutien de l’armée.