La victoire de Taubira ou le coup d’Etat contre Hidalgo? Libre à chacun de choisir!
Christiane Taubira, ex ministre de la Justice, a remporté ce 30 janvier la Primaire populaire organisée par la gauche en vue d’une candidature à la présidentielle 2022. A quelques mois d’une présidentielle cruciale pour une gauche en perte de vitesse, il faut dire que l’événement a été d’une importance capitale pour les 400 000 participant-e-s qui ont voté pour désigner celui ou celle qui serait en mesure de redonner vie à une idéologie moribonde en France.
Et sans surprise, c’est Christiane Taubira qui passe. Créditée de la Mention « Bien » (67% des votants), l’ex ministre terrasse ses rivaux de gauche, à l’instar de Yannick Jadot, Jean-Luc Mélenchon ou encore Anne Hidalgo qui a été classée 5ème avec la piètre mention « Passable ».
Mais, au-delà de cette victoire, intéressons-nous aux méthodes très louches ayant permis à Christiane Taubira d’être aujourd’hui, incontestablement, candidate du parti socialiste pour la présidentielle de 2022 au détriment de la maire de Paris dont la candidature n’a jamais été du goût des ténors du parti.
En effet, dans cette affaire qui pue jusqu’en enfer, il faut dire que tout a été minutieusement concocté pour neutraliser Hidalgo (injustement d’ailleurs) malgré son sacre crucial qui a permis à la gauche de garder Paris lors des municipales de 2020. Logiquement, s’il y a une candidate pour représenter le PS dans cette présidentielle, c’est bien elle, et personne d’autre.
Cependant, l’actuelle maire de la capitale française traîne un défaut mortel en politique : la timidité. Hidalgo n’a ni l’agressivité de Marine Le Pen, ni la Hargne de Valérie Pécresse, encore moins le courage de Christiane Taubira. Elle est trop docile pour faire face à des candidats présidentiels aguerris et prêts à encaisser tous les coups pour gagner la confiance des Français. Et c’est exactement ce qui est à l’origine de sa chute.
Très discrète à Paris, Hidalgo passe inaperçue dans la France profonde où son nom ne dit rien à presque personne. Habituée des rencontres bobos parisiennes où les mots sont bien soignés pour décrire les défis actuels qui guettent la France, elle ne connaît pas la guerre et n’est pas prête à la livrer pour redorer l’image d’un PS paralysé par sa lourde défaite de 2017 avec seulement 6% des voix.
Retenez ceci : ce n’est pas la gauche qui a besoin de Taubira dans cette présidentielle. Car, pour arriver à redonner de l’espoir à une partie de son électorat constitué de milliers de jeunes et adultes, Mélenchon et Poutou sont encore là pour faire le boulot et arrivent, tant bien que mal, à tenir tête à une machine politico-médiatique totalement favorable à la droite.
En conséquence, Taubira est la candidate du PS qui, conscient qu’une défaite aussi sévère que celle de 2017 serait sans aucun doute la fin définitive de son existence, a procédé à un véritable « coup d’Etat » déguisé en primaire populaire et dont l’unique but était de liquider une Hidalgo trop gênante pour les poids lourds du parti.
Ce 30 janvier, le coup d’Etat a été un succès total. Car, au final, celle pour qui la primaire a été organisée l’a remportée haut la main sans coup férir et celle qui devait être neutralisée a été battue à plate couture. Et le tour est joué!