Le quinquennat d’Emmanuel Macron balise la voie à une privatisation massive en France. En effet, le ministre français de l’Economie, Bruno Le Maire, a confirmé, dans une interview accordée à BFMTV RMC, avoir engagé des recherches pour privatiser la FDJ (Française des Jeux).
« J’ai engagé, en toute transparence, les recherches de banquiers conseil pour pouvoir lancer cette opération de privatisation de la Française des Jeux d’ici la fin de l’année. Je veux le faire dans des conditions de transparence totale. C’est pour ça que je l’informe tout de suite. Je veux le faire en associant les Français qui pourront participer au capital de la FDJ et devenir actionnaires de la FDJ qui est une entreprise qui est rentable. Donc, chaque Français, s’il le souhaite, pourra participer au capital de la FDJ », dit-il.
Justifiant la privatisation de la FDJ, Bruno Le Maire explique vouloir lutter contre l’addiction des jeux. « Je veux qu’on renforce les garanties contre l’addiction aux jeux et c’est ce qui a été fait par les parlementaires qui ont fait un travail remarquable sur ce sujet. Demain, les instruments de lutte contre l’addiction seront plus forts que ce qui existait auparavant », a-t-il fait savoir.
Je trouve étrange que Bruno Le Maire justifie la privatisation de la Française des Jeux (deuxième opérateur en Europe) par la volonté de lutter contre l’addiction, alors qu’il existe d’autres mécanismes pour lutter contre ce fléau international et protéger les plus vulnérables.
Ce que Bruno Le Maire ne dira pas est que cette privatisation de la Française des Jeux (qui comptabilise 26 millions de joueurs et 15 milliards de chiffres d’affaires et qui a rapporté 89 millions de dividendes à l’Etat en 2017) sert uniquement alimenter le Fonds de l’innovation et de l’industrie lancée par la France en 2018 afin d’investir dans les technologies de rupture. Un autre moyen déguisé de faire plaisir au secteur privé, les amis de Macron.
C’est exactement ce qu’a confirmé Gérard Darmanin, ministre de l’Action et des Comptes Publics, sur le plateau de France Info. « (…) On vend la Française des Jeux, on garde la régulation pour qu’il ne se passe pas n’importe quoi et avec cet argent, on fait le fonds d’innovation qui permet de faire la batterie électrique qui sauvera peut-être Renault ou Peugeot demain », a-t-il déclaré.
Dire que l’on privatise la FDJ pour lutter contre l’addiction n’est qu’un mensonge destiné aux idiots. Ce que le ministre n’a pas osé dire (car il a peur de le faire) est que la France, sous Macron, est un Etat qui est en train petit à petit de vendre tout son patrimoine et ce, sans l’avis d’une grande partie de la population, dans un contexte social extrêmement difficile.
Je tiens à rappeler qu’en mai 2018, alors que le projet de privatiser la SNCF faisait rage, Gérard Darmanin avait fait savoir sur le plateau de RTL que la dette de 35 milliards de dollars de la SNCF sera payée par le contribuable français. « C’est bien le contribuable français qui va payer cette dette sans augmentation d’impôts », disait-il.
Cette décision intervient dans un contexte de forte opposition contre le projet de privatiser l’ADP (Aéroport de Paris). Une privatisation dont l’une des conséquences sera, sans doute, l’augmentation des billets d’avion. Je rappelle que la privatisation de la FDJ risque d’avoir un impact négatif sur l’économie de la France.
En effet, ici on parle d’une entreprise qui contribue, chaque année, à hauteur de près de 3,5 milliards d’euros au budget de l’Etat. Au niveau du PIB, la FDJ apporte une contribution large à hauteur de 5,3 milliards d’euros. L’obsession de Macron à vouloir tout privatiser est devenue un danger pour l’économie de ce pays. Et il faut agir vite.